KSO, un club en quête de reconnaissance

Suite au début du projet en toute fin d’année 2010, le KSO Self-Défense du 7ème arrondissement de Lyon, a su, en très peu de temps, s’imposer comme une véritable référence dans l’enseignement de la self-défense, de la boxe et du karaté contact. Cependant, malgré une moisson de médailles récoltée chaque année lors des championnats de France, le club, reste un oublié auprès de ses élus politiques. L’occasion pour le LBB de mettre en avant, ce club, dont la réussite est synonyme de travail et d’humilité.

Les champions de la team KSO : crédit source : LeProgès.fr]

Ce sont aujourd’hui plus de 320 adhérents qui foulent les tatamis du KSO, club qui a vu le jour fin 2010, grâce à son fondateur Jimmy Kasovimoin. Policier dans la vie professionnelle, cet amoureux des arts-martiaux a été bercé dès le plus jeune âge dans le monde du karaté : « Je suis entré dans les arts-martiaux très petit puisque mon papa était professeur de karaté. Déjà quand je suis né, mon père enseignait depuis 1975, et moi je suis de 79 et j’ai été mis au karaté en septembre 83 à l’année de mes 4 ans. J’ai toujours grandi avec les arts-martiaux, et c’est ce que j’ai fait avec mes enfants. Mes enfants sont nés avec les arts-martiaux ». Ce projet associatif, permet notamment à ses adhérents de s’initier à la self-défense, à la boxe, au karaté contact, mais aussi de bénéficier d’une préparation physique. Tout cela, mené de main de maître par les sept instructeurs sur lesquels peut compter Jimmy. Homme dont les valeurs sont l’enseignement et le partage, ce dernier a de suite eu ce besoin de partager aux autres, ce qu’il avait accumulé comme connaissances et expériences des arts-martiaux : « J’ai eu ce besoin de partager ce que je sais parce que si tu accumules des connaissances et que tu ne les rends pas, quelque part, ça ne sert à rien ». Une philosophie qu’on retrouve également dans son style de vie : « un savoir non partagé est inutile ».

« L’important c’est qu’on ait beaucoup grossi en très peu d’années. »

En tout juste sept ans, le KSO est parvenu à se classer parmi l’élite des associations sportives de la région Rhône-Alpes. Occupant la 1ère place du classement de la ligue régionale de karaté en termes de titres, mais également de la ligue nationale depuis sa belle performance aux derniers championnats de France à Arnas. Le club ne cesse de truster les premières places et de faire émerger bon nombre de champions de France : « sur 17 combattants engagés, on fait 8 champions de France, 3 vice-champions de France, et 3 médailles de bronze. 14, donc ça fait 3 non classés malheureusement, mais c’est un excellent résultat ». Ce dernier championnat de France à Arnas, était surtout l’occasion pour le club de performer à domicile face à son public et « de montrer aux copains ce qu’on pouvait faire parce que comme on est toujours parti à l’extérieur, ce n’est pas facile pour notre public ou nos supporters de nous suivre ».

Prestation aux championnats de France à Arnas

Une domination qu’on retrouve également aux championnats de France de Deauville, un mois plus tôt, où ont été sacrés 6 champions de France, 4 vice-champions de France et 3 médailles de France. Cette suprématie n’est cependant pas anodine, chacun des membres du KSO s’impliquent a 200% au projet sportif, allant même jusqu’à sacrifier les vacances scolaires pour un entraînement quotidien à la salle. La recette magique pour perdurer à ce niveau est claire. Selon Jimmy, il faut trois ingrédients essentiels : « Il n’y a que 3 choses qui font la réussite du club : 1 le travail parce que tu peux avoir toutes les qualités que tu veux, si tu ne travailles pas, ça ne fonctionne pas. 2 c’est l’humilité. Il faut être capable de gagner ou de perdre avec la même attitude. Donc sois assez humble pour dire j’ai perdu je vais travailler, mais également assez humble pour dire j’ai gagné, mais demain je peux perdre. Et la dernière recette du club, c’est l’état d’esprit. Voilà, une fois que tu as ces trois choses : le travail, l’humilité et l’esprit de groupe, t’as tout. Ma recette magique elle est là ». Une recette qui n’a pas mis long feu à faire briller ces champions de tout âge.

Pluie de médailles aux championnats de France à Deauville

« A un moment donné on aura besoin de leur aide financière. Sinon on saturera. »

Tout n’est cependant pas aussi facile qu’il n’y paraît. Derrière cette association, derrière ce projet, il y a des hommes et des femmes qui se battent pour continuer à enseigner les arts-martiaux dans les meilleures conditions possibles. Si le KSO fait désormais figure de référence dans le sport de contact, cette suprématie peine malheureusement à se faire connaître et à faire échos auprès des élus de la ville. Etant un projet financé à 100% par des fonds privés, le KSO a jusque-là fait preuve d’exemplarité et a su s’associer à des partenaires et sponsors qui font vivre le club. Néanmoins, ce délaissement de la part de la ville est difficile à expliquer pour Jimmy. Un délaissement qu’on pourrait même qualifier de manque de reconnaissance au vu de la belle épopée du club durant les différents championnats nationaux. Concernant l’implication de la mairie dans leur projet, Jimmy le dit sans langue de bois : « Je n’ai jamais reçu un euro. Pour être exact, la mairie du 7ème arrondissement n’a jamais voulu mettre les pieds ici. On les a invités il y a un mois de cela à se présenter au club pour rencontrer les champions de France à l’issu du championnat de France qui a eu lieu à Deauville, on en a invité trois différents, aucun des trois n’a souhaité se présenter ». Un véritable laissé-pour-compte qui pourrait porter préjudice au club dans les années à venir. Car dans la formation de ses champions, l’aspect financier joue un rôle important : « Ce qui est très gênant, c’est effectivement que cette mairie nous ignore parce que sans aides financières, on ne pourra pas se développer, notamment parce qu’on a besoin d’acheter du matériel pour les enfants ». Un manque de considération qui se fait d’autant plus ressentir par la non présence du club durant la présentation des associations, une soirée organisée par la mairie de l’arrondissement, où sont présentées les diverses associations qui font vivre le quartier. « Je reste persuadé que si elle se rendait compte de ce que nous faisons là, en ce moment avec l’ensemble de mes instructeurs, ils nous aideraient ». Avec fortune, le KSO peut compter sur ses sponsors et partenaires qui font la fierté de Jimmy. Des sponsors qui n’hésitent pas à mettre la main à la patte afin d’aider le club dans le financement de sa salle, et dans ses divers déplacements pour les championnats sur le territoire : « Pour être tout à fait honnête, de tous les sponsors et partenaires qu’on a, personne ne nous demande quoi que ce soit en retour. J’ai la chance d’avoir des partenaires adorables ».

 

Mais l’avenir, le club sous la houlette de Jimmy, veut le voir positif et toujours aussi riche en titres. Les prochaines échéances sont telles que se profilent à l’horizon la mise en place de nouveaux créneaux dont un 100% féminin, les examens de ceinture noire pour faire monter en grade des élèves de l’association expressément préparés pour l’occasion. L’avenir, c’est aussi un changement de salle : « Bien qu’on ait une salle magnifique, il faut aussi que le projet puisse évoluer. Donc on va se retrouver dans quelques mois d’ici fin juin, dans une salle plus petite, plus moderne, mieux éclairée, mieux chauffée, mieux équipée aussi ». Quoiqu’il en soit, le KSO, association sportive lyonnaise de self-défense, aura beau s’émanciper et changer d’air, le talent lui, sera toujours synonyme de spectaculaire.

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