Ahmed, 29 ans est conducteur de train. La Tunisie, il la connaît du Nord au Sud, d’Est en Ouest. Il a été témoin de la Révolution et a vu la contestation monter depuis le sud jusqu’à la capitale. Il nous raconte ses impressions en ce jour d’élections.
A l’instar de ses compatriotes, il vote pour la première fois, avec sa tante et sa nièce. Dans la file d’attente l’ambiance est plutôt détendue : « Les gens faisaient des blagues. Une mère était avec ses deux filles n’étaient pas sages. La mère leur a alors dit : si vous ne restez pas tranquille, je vais voter Ennahda ! ».
Je lui demande alors si une victoire d’Ennahda lui fait peur : « Bien sûr que j’ai peur si Ennahda gagne ! Mais s’ils perdent, je serai triste aussi. Je préfère qu’il soit au Parlement plutôt que dans la rue. Pour moi la lutte ne doit être que politique. Je ne suis pas contre eux mais je ne veux pas qu’ils soient majoritaires ».
Très pragmatique, il acceptera les résultats quelque soit les gagnants : « Il ya des Tunisiens qui votent pour eux. C’est ça la démocratie ».
Son sentiment pour cette élection est mitigé. Bien qu’il vote pour la première fois, il a l’impression que son choix n’était pas libre : « Je n’ai pas voté pour le parti que je voulais car je ne souhaitais pas disperser mon vote. J’ai choisit de voter pour un grand parti qui pourrait contrer Ennahda ».
Je le questionne sur sa vision de l’avenir : « Le futur est mieux que le passé » conclut-il.
Journaliste : Rafika Bendermel