Droit de vote des étrangers : les lyonnais se prononcent

Une votation sur le droit de vote des étrangers aux élections locales était organisée le week-end dernier. Recueil de quelques réactions de votants, au bureau de vote de la guillotière.

 vote_3_tC’était une promesse de François Mitterrand lors de la campagne présidentielle de 1981 : accorder le droit de vote pour les élections locales aux étrangers attestant d’au moins 5 ans de présence sur le territoire national français. Si une loi est votée en 1998 suite au traité de Maastricht, elle permet uniquement aux ressortissants d’un pays de l’Union Européenne à participer aux décisions intéressant la vie de la commune. Et la France demeure à la traine sur ce sujet contrairement à de nombreux pays européens.

Depuis 2001 un collectif de 80 associations dont la LDH (Ligue des Droits de l’Homme) propose une votation citoyenne, une sorte de referendum populaire, lors de laquelle les personnes de plus de 18 ans peuvent se prononcer sur la question suivante : « Etes-vous favorable à la reconnaissance du droit de vote et d’éligibilité de tous les résidents étrangers aux élections locales ? ».

A Lyon, une dizaine de bureaux de vote a été installée le 20 et le 21 novembre un peu partout : dans la mairie du 1er arrondissement, dans le centre social de la Duchère ou encore dans la rue. Un bureau de vote se situe à la Guillotière, sur un lieu de grand passage entre l’arrêt de tramway et la bouche de métro, provoquant ainsi l’intérêt de nombreux passants. Le petit bureau de vote est animé par deux personnes : Magalie, qui évolue au sein du MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié des Peuples), et Belkacem, bénévole d’une soixantaine d’année qui s’occupe de l’urne. En outre ce quartier n’est pas insensible à la question : la « place du pont » est l’héritière traditionnelle de l’immigration à Lyon depuis toujours.

Magalie m’explique qu’ «  il s’agit tout simplement d’une discrimination légale. Il faut faire la différence entre nationalité et citoyenneté « . Je croise alors Dalila, algérienne d’origine, qui est arrivée en France en 1962. Après avoir conduit des taxis pendant 15 ans, elle a ensuite travaillé dans des structures assistant les personnes âgées afin de pouvoir élever ses 5 enfants. Elle a par la suite obtenu un brevet de secourisme européen pour être ambulancière pour la Croix-Rouge. Aujourd’hui elle effectue des visites dans les prisons toujours avec la Croix-Rouge. Cependant cette dame, n’ayant pas la nationalité française et malgré tout son engagement au sein du milieu associatif et pour le bien de la communauté locale, ne peut pas participer aux orientations de la ville auxquelles elle prend part activement.

Il s’avère que la majorité de la population française est favorable au droit de vote aux élections locales pour les personnes étrangères. Aux politiques de se saisir désormais de la question afin de garantir les principes de la démocratie.

Auteur : Maeva Breau

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