Coupe du monde 2014 : Ils ne seront pas oubliés…  

Les jeunes acteurs du périple organisé par l’association Sport’A Vie ont découvert le Brésil à travers de nouvelles rencontres et des échanges. Ceux-ci ont eu pour but de les aider à prendre du recul sur les choses. Retour sur un cheminement collectif qui a illuminé le projet Brasil 2014.              

de belles confrontations entre brésiliens et français
De belles confrontations entre brésiliens et français

Élus, prédestinés et bientôt maîtres de leurs destins, les trente-sept adolescents terminent leur périple sur les terres brésiliennes. Depuis leur atterrissage, Grenoblois, Lyonnais et Pierrefittois ont pris leurs marques et connaissent la température de l’eau. Les sons des percussions résonnent avec intensité tous les soirs. Le goût de la passion ou de la mangue ne quittent plus leur bouche de gourmets. Les impressionnantes pluies tropicales s’abattant sur le centre-ville ou le front de mer ne les contrarient plus. Ils le savent désormais, le Brésil a des attitudes de femme passionnée.

Photo de famille avec les jeunes brésiliens
Photo de famille avec les jeunes brésiliens

On ne peut connaître un pays sans affronter ses réalités : ses transports virevoltants, ses quartiers difficiles, mais aussi les sourires de ses habitants. Parmi les deux millions cinq cent mille âmes de la ville fondée par Tomé de Sousa en 1549 et dont le chanteur Gilberto Gil ou le mannequin Adriana Lima font partie des plus illustres représentants, il y a d’autres acteurs plus humbles qui dessinent son quotidien.

Les Brésiliens ou ressortissants français habilités à les accompagner et de leur faire partager leur passion pour ce pays n’étaient pas forcément destinées à tisser des liens aussi intenses avec eux. Ricardo, le guide venu des favelas leur a fait découvrir les secrets et les charmes du Pelourinho. Les jeunes baroudeurs demeurent unanimes sur la convivialité du personnage atypique qui connaît tout le monde ici et se trouvait à même de protéger le groupe de toute sorte de dangers. L’association Sambola créée en 2013 est depuis le début du séjour un médiateur local privilégié. Ses membres, Nicolas, Mara, Joachim, Claire et Karim accompagnent le projet au niveau de l’organisation et des questions logistiques. Ils sont aussi les fixeurs du Lyon Bondy Blog. Ces bénévoles ont permis de casser la barrière de la langue avec les Brésiliens. Ils sont entrés dans le cœur des adolescents franciliens et Rhône-Alpins de par leur sens de la communication et leur disponibilité. Le maître Pacote du collectif Olodum a été un professeur bienveillant qui a œuvré pour transmettre aux jeunes Français les principes de la batucada sur plusieurs cours pendant le séjour et un grand défilé dans le Pelourinho le dernier jour.

Ricardo, le guide brésilien qui a accompagné les jeunes de Sport’A Vie
Ricardo, le guide brésilien qui a accompagné les jeunes de Sport’A Vie

 

La visite à l’institut NACCI a été le moment le plus marquant du séjour. Dimanche 15 juin, les adolescents du Club Rhône-Alpes Diversité se sont rendus dans l’institut NACCI (Nucleo de Apoio Ao Combate de Cancer Infantil) pour enfant atteint du cancer se trouvant dans les favelas à quelques centaines de mètres de leur hôtel. Ils y ont distribué des cadeaux et des vêtements aux jeunes patients. Comme les autres, Sakina Tedjari (14 ans) qui vit à Lyon dans le septième arrondissement a gardé un souvenir très fort de cette visite. Elle considère qu’elle lui a permis de prendre plus de recul.

« Les enfants étaient heureux de nous voir, raconte-t-elle. On a pu fêter l’anniversaire de l’une des patientes qui avait quinze ans. Tout cela m’a touché. Malgré leur maladie et leurs souffrances, ils gardaient le sourire. Je savais qu’au Brésil, il y avait une misère persistante. Et moi, je me plains parce que mon téléphone portable est rayé ou mon jean est froissé alors que j’ai tellement de chances par rapport à eux. »

DSCF5254
Une rencontre bouleversante mais enrichissante

Au retour de cette visite bouleversante où chacun a laissé parler sa sensibilité, l’encadrant Abou Dieng s’adressait au groupe dans un discours poignant :

« On a été très satisfait de votre attitude à l’institut, car on prend conscience que ce qu’on est en train de réaliser pour vous est extraordinaire au niveau humain. Il faut continuer dans cet état d’esprit en ouvrant votre cœur. »

Karim N’Diaye, bénévole à Sambola et instituteur, était également intervenu :

« Il y a un milliard de personnes qui meurent de la faim sur la planète. Un enfant de moins de dix ans meurt toutes les quatre secondes et un devient aveugle toutes les quatre minutes à cause du manque de vitamine A. Chaque année ce sont 65 millions de personnes qui meurent de la faim sur la terre c’est-à-dire la population de la France. Le Brésil est un pays extrêmement riche. On l’appelle la ferme du monde et pourtant il y a de graves problèmes de pauvreté. »

Ce discours était l’occasion pour le bénévole français d’inciter ses jeunes compatriotes à s’investir « dans des actes citoyens, pas seulement sur deux semaines, mais sur toute une vie. »

Refaire France-Brésil avec les enfants

DSCF5522L’échange permet de grandir et de découvrir le monde en faisant un pas vers l’autre. Comment oublier ces parties de foot sous un soleil tapant face à des enfants maîtrisant l’art du dribble, les pieds nus ?

C’est lors d’une rencontre avec les élèves du centre scolaire Francisco Leite de Salvador de Bahia que les adolescents de Sport’A Vie ont mesuré l’importance de l’échange.

« Comment tu t’appelles ? Quel âge as-tu ? » Demandaient les petits Brésiliens.

« Como te chamas ? Quanto anos tens ? » Demandaient alors les Français.

Cette rencontre est allée au-delà d’une partie de foot ou de basket. Français et Brésiliens se sont rendus ensemble au match France-Suisse du premier tour de la Coupe du monde avec leurs encadrants et professeurs pour assister à la victoire des bleus (5-2) au stade Arena Fonte Nova.

DSCF5468Ramon Barrot l’un des professeurs brésiliens de l’école Fancisco Leite s’émouvait « de voir les enfants de mon établissement supporter la France même s’ils n’étaient pas francophones. Les voir faire des efforts pour casser la barrière de la langue apparaissait comme un moment magique. »

Pour aller plus loin, consultez le site de l’association Sambola

Mohamed Braiki

Natif de Lyon et enfant des Minguettes, je suis diplômé de Lettres de la Fac de Lyon 2 et l’EFAP Rhône Alpes. J’ai roulé ma bosse dans des rédactions lyonnaises comme la radio Lyon Sport 98.4, Le Progrès, Foot 69.fr, Tribune de Lyon et Lyon Capitale. braikimohamed@yahoo.fr

Voir tous les articles de Mohamed Braiki →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *