Chaque été depuis une trentaine d’années près de 300 jeunes de 16 à 18 ans découvrent le monde du travail en participant aux chantiers jeune d’été gérés par la Mairie de Vaulx-en-Velin. Le Lyon Bondy a eu l’opportunité de rencontrer Frederic Munari coordinateur de l’opération et Rassene jeune étudiant de 16 ans participant pour la première fois.
Pour éviter que les jeunes s’ennuient pendant les grandes vacances scolaires qui peuvent parfois sembler très longue lorsque l’on ne sait pas quoi faire la mairie de Vaulx-en-Velin a mis en place le projet chantier jeune d’été. Le projet consiste à donner l’opportunité à chaque jeune de travailler auprès des services municipaux ou des entreprises partenaires de la mairie de la ville pendant 1 semaine. Rémunéré 105 € plus 50 € en chèques vacances pour 25 h de travail, il suffit d’être âgé entre 16 et 18 ans et d’être domicilié à Vaulx-en-Velin pour participer.
Les buts du projet sont clairs : remédier à l’ennui, faire découvrir le monde du travail et permettre aux jeunes de se faire un peu d’argent à un âge où n’étant pas encore majeur, il est difficile de trouver du travail. Le tout géré par le service jeunesse de la mairie.
Un projet bien en place
Interrogé sur l’évolution et sur les améliorations possibles de l’opération, Frederic Munari coordinateur des chantiers depuis une quinzaine d’années, se dit plutôt content du fonctionnement tel qu’il est aujourd’hui comme il nous l’explique « Le projet est bien en place et fonctionne bien. Même s’il y a toujours des choses perfectibles à priori les différentes structures qui accueillent les jeunes sont satisfaites, les jeunes aussi sont satisfaits même si eux ce qu’ils souhaiteraient, c’est gagner un peu plus d’argent. »
Ce projet étant pour la plupart une toute première expérience professionnelle les attentes envers les jeunes sont très simples pour Frederic Munari « L’encadrement est géré par les différents services d’accueil. En début de semaine, on remet aux jeunes une fiche d’auto-évaluation ce qui leur permet de s’évaluer et de savoir dès le départ ce qu’on attend d’eux. Ce qu’on leur demande surtout, c’est de respecter les horaires, les consignes données et les encadrants. On leur demande aussi évidemment de respecter les règles essentielles de politesse. Ce n’est que sur une semaine, c’est vraiment une découverte du monde du travail donc on n’a pas non plus trop d’exigences. »
Avec près de 300 candidatures par an, on pourrait se demander s’il y a assez de travail pour tous ces jeunes ou si certains sont écartés du projet. D’après Frederic toutes les candidatures répondant aux critères de sélection sont acceptées « Globalement, on ne refuse pas de candidatures à part si des fois, on n’arrive pas à trouver d’affectations pour les jeunes par rapport à leurs disponibilités. Si une sélection doit être faite, sont prioritaires les jeunes qui n’ont jamais participé aux chantiers jeunes et les jeunes de moins de 18 ans. »
Les tâches confiées aux participants sont diverses et variées, mais cela reste dans l’ensemble des tâches d’entretien ou de rénovation comme nous l’explique le coordinateur de l’opération « On a beaucoup de jeunes dans les services municipaux. Ils sont placés dans les écoles de la ville pour aider les femmes de service, dans les bibliothèques, quelques-uns qui ont été sur les différentes animations d’été qu’il peut y avoir à Vaulx-en-Velin. On a des jeunes au niveau du service cadre de vie et espaces verts. Au niveau du service population, certains étaient sur l’entretien des cimetières et il y en avait aussi au niveau du service d’archivages. Un petit groupe de jeunes a pu participer à la réalisation d’une fresque au stade Jomard avec un artiste. Avec l’association Bricologis, un autre groupe a construit du mobilier urbain. Après, on a des partenariats avec les offices HLM comme Grand Lyon Habitat, Alliade Habitat, Est Métropole Mabitat et Lyon Métropole Habitat où l’on a envoyé près de 90 jeunes. »
Une découverte du travail pour contrer l’ennui estival
Rassene un jeune étudiant de 16 ans, actuellement, en seconde à la Martinière Montplaisir participant pour la 1re fois aux chantiers jeunes d’été nous a confié sa vision du projet et les raisons de sa candidature. « J’ai postulé aux chantiers jeunes parce que j’avais des trous dans mes vacances, des moments où je n’avais rien à faire. Mes matinées, en général, je les passe à dormir donc travailler ça m’occupe un peu et ça fait un peu d’argent. Je trouve en plus que ça libère un peu la tête, ça fait penser et faire autre chose qu’au quotidien. »
Intégré à l’équipe permanente chargée de l’entretien de l’espace vert, il nous a expliqué en quoi consiste son travail pendant une semaine « On ramasse les papiers et des détritus laissés par les visiteurs dans les différents espaces verts de Vaulx-en-Velin. On nettoie les zones qui sont bien salies par les gens. On travaille beaucoup dans le jardin de la paix, à la MJC ou au Mas du Taureau qui sont des emplacements très fréquentés ». Questionné sur la difficulté du travail, il explique, « C’est très simple, mais d’un autre côté ça ne me prend pas trop la tête, je fais un truc qui n’est pas compliqué donc c’est bien ».
S’il avoue clairement ne pas vouloir faire du travail dans les espaces verts son futur métier « je ne me vois pas faire ça toute ma vie, ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse pour en faire mon métier ». Il est très content de pouvoir découvrir un peu comment marche le monde professionnel « C’est très utile ça me fait découvrir un peu le monde du travail. J’essaye de comprendre un peu l’expérience qu’ont les gens avec qui je travaille et comment fonctionne une entreprise. » Au niveau de l’encadrement, il déclare, « Je m’entends très bien avec tout le monde. Ils sont là pour m’aider et ils répondent bien à toutes mes questions ».
Sans envies bien définies pour le moment, il ne sait pas encore ce qu’il fera de l’argent durement gagné, mais nul doute qu’il sera en faire bon usage « Je vais surement mettre ça de côté et je verrais plus tard ce que je ferais de l’argent ». Alors que la rentrée scolaire approche, certains jeunes ont donc utilisé leurs vacances d’été à bon escient en gagnant un peu d’argent et en acquérant de l’expérience professionnelle.