UNE MATINEE A LA PREF (II). Au service des étrangers de la préfecture, il y a aussi les agents d’accueil et les agents de police qui travaillent. Hamza est allé à leur rencontre.
Direction la file d’attente. La queue est imposante et s’étale sur plusieurs mètres. Cette attente est uniquement pour avoir le précieux sésame : un ticket qui donnera le droit… d’attendre encore à un autre guichet ! Mme Lamia K. témoigne.
En revanche, gare à ceux qui oseraient oublier un document. Simplement marqué noir sur blanc : « Tout dossier incomplet ne sera pas traité ». Après des heures d’attente, se faire prier de revenir un autre jour avec tous les documents peut amener à des frustrations et coup de sang. C’est donc ainsi que je me dirige vers le poste de sécurité qui m’ouvre ses portes. Mes questions amènent alors une participation collective des agents. Le dialogue s’engage.
» Quel est votre type d’intervention moyenne ? » – « Le non respect des files d’attentes. Il y a certaines incivilités qui amènent alors un besoin de renforts de police. Parfois, ce sont même des interpellations qui mène en garde à vue. Les premières personnes sont là à 5h du matin environ. Il doit y avoir une moyenne de 350 personnes devant les grilles. En Seine saint Denis vous savez, c’est pire que ca, c’est de toute façon propre aux aux grandes agglomérations.
» Et vos effectifs ? » – » Nous avons un effectif maximum de 4 agents de compagnie d’intervention. Aujourd’hui il y a 4 agents en plus à cause des incidents.
» Des exemples d’incivilités ? « – » Oh, le plus souvent, il y a des enjambements de barrière lorsque le dossier est incomplet, certains ne veulent pas refaire la queue et donc doublent tout le monde. Il arrive souvent que des bagarres éclatent entre les files d’attentes »
Un agent en rigole d’ailleurs :
» Faut qu’ils aillent en Ardèche, si certains veulent moins attendre »
» Pourquoi y a t-il autant d’attente ? « – » Il y a une baisse des fonctionnaires, nous ne sommes plus assez nombreux, et plusieurs personnes reviennent 3 voire 4 fois avec des dossiers incomplets, cela amène alors à des tensions. »
Un incident en direct survient alors. Une femme frustrée de l’attente se lève et s’en prend verbalement à une dame derrière un guichet. Un policier commente : » Elle n’a apparemment pas tous les papiers et elle persiste donc on va lui demander de se calmer… « .
Ceci semble être le quotidien du service sécurité de la préfecture. Un agent m’avouera qu’ils interviennent 5 à 6 fois par jour…
Direction maintenant le secrétariat au 5ème étage loin de tout ce monde. Les bureaux sont calmes et contrastent totalement avec ce qu’il se passe au rez-de-chaussée. Armé de mon dictaphone, la secrétaire me priera de me tourner vers le service « communication » de la préfecture. Comme vous le savez, pas de langue de bois et de discours « pré-conçus » au Lyon Bondy Blog. Désireux d’avoir un dernier témoignage, j’intercepte alors Mlle K. accompagnée de sa mère qui attend depuis 1h30 avec son ticket pour une perte de carte d’identité. La mère qui est âgée semble fatiguée.
Un constat se dégage tout de même de tout cela : le manque flagrant de fonctionnaires qui accélèreraient certainement les choses et éviteraient ainsi des temps d’attentes interminables….
Hamza Jabrane