Ce vendredi 5 avril, Nicolas Dupont-Aignan était de passage à Villeurbanne. Le candidat et tête de liste de Debout la France pour les Européennes était en meeting, accompagné par quelques autres candidats de sa liste. Le Lyon Bondy Blog a pu discuter avec lui, alors qu’il recevait des journalistes avant de retrouver son public.
Un combat des nations libres pour une Europe des projets concrets. Voilà comment Nicolas Dupont-Aignan définit son engagement et celui de son groupe aux élections européennes. Accompagné de Gerbert Rambaud, délégué national, et de Benjamin Cauchy, figure des gilets jaunes, le chef de file et représentant de Debout la France semble sûr de lui.
Très vite, il est question de l’Europe. Une Europe et sa belle idée européenne qu’il décrit par ailleurs défigurée par l’Union Européenne. « Nous pensons que l’Union Européenne est à la fois inefficace et anti-démocratique ». Mais il faut attendre la suite et la fin de sa phrase, car Nicolas Dupont-Aignan ne veut pas pour autant mettre fin à l’UE. Il la décrit plutôt comme à des années-lumière de son concept original. Le but ici est de proposer un projet alternatif, et de remplacer cette Union Européenne par une autre, celle des « nations libres et de l’Europe aux projets concrets », comme il le répète. Des changements visant à rendre aux pays une grande part de pouvoir de décision, afin qu’ils redeviennent selon lui des démocraties. Et plus que ça, Nicolas Dupont-Aignan parle « d’armer l’Europe face à la Chine et aux Etats-Unis ». Pas au sens littéral, bien entendu. Il évoque les centaines de directives européennes sur des choses comme les pommes, et qu’il compare à l’inefficacité de l’Europe a créer son Google, son Amazon… Reformer l’Union Européenne afin de la rendre forte et capable de jouer aux mêmes niveaux que ses adversaires chinois ou américains mais sans l’imposer sous toutes ses formes à tous : voilà l’objectif. « Nous voulons réconcilier l’Europe et les peuples par l’intermédiaire des nations ».
A la recherche de la démocratie perdue
Quand on lui demande comment faire pour inviter les français à aller voter, Nicolas Dupont-Aignan argumente : pour lui, si 90% des Français votaient, alors LREM ferait un score inférieur à 8% ; le président aurait donc « du mal à rester au pouvoir avec la même politique ». Le but semble donc de proposer une opposition concrète face à Emmanuel Macron. « Vous êtes face à quelqu’un de sourd, aveugle et arrogant de surcroit. Vous n’avez qu’une solution, vous avez la chance d’avoir le 26 mai pour aller voter. Profitez-en. » Nicolas Dupont-Aignan se place donc du côté des mécontents, de ceux qui s’opposent au gouvernement actuel, en leur demandant de faire plus que râler en allant voter : « On ne peut pas se plaindre toute la journée et ne pas aller voter. »
Et puis, le sujet des difficultés de la campagne est abordé, au travers des affirmations de Nicolas Dupont-Aignan sur la non-démocratie du pays. Il justifie cette affirmation par le fait qu’il n’aurait touché aucune aide financière de la part des banques. « Les banques ont refusé de nous faire un prêt car nous avons soutenu Marine Le Pen au second tour. Toutes les personnes hostiles à Emmanuel Macron et son pouvoir ne peuvent être financés. » Il dénonce la prise de partie des banques, et que cette situation en Hongrie ou Russie ferait crier tout le monde. Vient la suite, avec les médias qui appartiendraient tous à quelques milliardaires, et qui est pour lui une preuve de l’absence de démocratie médiatique.
Symptôme gilet jaune
Nicolas Dupont-Aignan s’indigne de nouveau contre Bruxelles, fameux lieu de décision pour tous les européens. « Les gens sont à bout. » Parfaite transition pour revenir ainsi sur le sujet des Gilets Jaunes : « Il y a déjà eu 20 weekends de mobilisation, et parfois des violences. Malgré ce que l’on a vu à la télévision tous les samedis soir, il y a encore 50 à 70% de personnes qui soutiennent le mouvement. » Il précise tout de même qu’il ne compte pas les « anarchistes et les dingues » qui avaient causé des troubles sur les Champs Elysées, en totale opposition à ceux qui se postent sur les ronds-points. « Notre pays est dans une crise existentielle très profonde. M. Macron gouverne pour une petite minorité. Le peuple français est en révolution, lente mais sûre. ».
Pour lui les Européennes sont vitales en vue d’arriver à une issue politique et non-violente. Reformer l’Union Européenne afin de rendre la démocratie aux français, tel est l’objectif qu’affiche Nicolas Dupont-Aignan.