La nouvelle secrétaire départementale RN du Rhône, Muriel Coativy, s’est entretenue avec le Lyon Bondy Blog mercredi 13 juin, lors d’une tournée des régions de France, orchestré par Marine Le Pen. Accompagnée de son associé, Jean-Lin Lacapelle, la remplaçante de Christophe Boudot évoque notamment le choix de refonder le parti politique d’extrême-droite. La femme est alors interrogée sur les changements qui s’opéreront dans le département du Rhône, sans oublier d’aborder la question de la délinquance, omniprésente depuis quelque temps dans les quartiers populaires de la métropole de Lyon.
Qu’est-ce que le nouveau nom « Rassemblement National » va apporter pour le département du Rhône ?
« Le nouveau nom « Rassemblement National » est une symbolique, au-delà de toutes les évolutions qui ont lieu autour de cette refondation. C’est une étape nécessaire mais pas suffisante ; il va y avoir pleins d’autres changements. Tout d’abord, ce nouveau nom va nous permettre d’aller à la rencontre de futurs adhérents ou d’électeurs qui hésitaient peut-être à voter avec l’ancien nom « Front National ». Mais aussi de pouvoir mieux se projeter en entamant des dialogues ou encore en faisant des alliances avec des personnalités d’autres appartenances politiques. Celles-ci vont alors nous permettre de réfléchir à un éventuel ralliement dans le cadre des prochaines échéances électorales (municipales, métropolitaines, départementales et régionales). »
L’image des quartiers populaires (Vénissieux, Vaulx-en-Velin…) devient de plus en plus contraignante suite aux nombreuses violences, comment souhaiteriez-vous agir pour limiter l’agressivité dans ces zones ?
« Ça fait longtemps qu’on propose d’agir. Lors d’un débat à l’Assemblée nationale avec Marine Le Pen et les élus RN, un plan banlieues a été proposé. Intitulé » Le Pen Banlieues « , ce dernier est très intéressant et très fournie. Il donne un grand nombre de solutions sur le terrain, facilement applicables. Seulement, nos maires et nos élus n’ont pas le courage politique de le mettre en place. Au niveau du Rhône, on ne va rien inventer. On prend le plan Le Pen Banlieues et on l’applique sur le terrain. Je pense par exemple à Rillieux-la-Pape avec le maire, Alexandre Vincendet qui a souhaité supprimer les prestations familiales pour les familles d’enfants délinquants. On avait l’impression que cette loi sortait du chapeau alors que ça fait des années, voire des décennies que le Front National la propose. Par ailleurs, Robert Ménard n’est pas un maire élu FN mais il y applique une grande partie de son programme. Dans sa commune de Béziers, les choses ont énormément changé en bien, il a fait preuve d’un grand courage politique. »
La maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy (PS) veut armer les policiers au sein de sa commune, que pensez-vous de cette décision ?
« Il faut savoir qu’il n’y a rien de révolutionnaire dans sa décision puisque c’est Gérard Collomb qui a donné cette impulsion au niveau de l’ensemble de la métropole lyonnaise. Il a lui-même armé la police municipale de Lyon. D’autant plus que la consigne a eu l’aval du grand chef Emmanuel Macron. Mais au final, qu’est-ce que ça va changer ? Les policiers municipaux, tout comme les agents nationaux n’ont pas le droit de se défendre. C’est toute la problématique de la légitime défense qu’il faudrait revoir. Il faut donner plus de moyens financiers, matériels et législatifs à nos gardiens de la paix. Il ne suffit pas simplement de renforcer leur gilet par balle ou de leur mettre une arme qu’ils ne pourront pas utiliser. »
Laurent Wauquiez, le Président de la région Auvergne Rhône-Alpes a fait circuler un tract « Pour que la France reste la France », comment est-ce que vous avez réagi à sa diffusion ?
« Nous avons fait une caricature du tract : « À courir derrière le FN, le parti ira dans le mur ». Laurent Wauquiez c’est comme Nicolas Sarkozy, à défaut d’être peut-être moins brillant que l’ancien chef d’État, il propose quelque chose qu’il n’appliquera jamais. J’ai même pu mettre dans un tweet le concernant : « La recette a été utilisée 15 000 fois, ça commence à accrocher au fond ». Ce tract ne trompe plus personne, au contraire il énerve ses propres militants je crois. »