Des associations se mobilisent et organisent des cérémonies de recueillement pour les personnes décédées dans une extrême solitude et parfois dans un grand dénuement. Azzedine était présent.
Je rencontre le militant lyonnais Bouahlem qui sort du cimetière de la Guillotière, membre d’une association qui accompagne à leur inhumation, les personnes décédées seules, chez elles, à l’hôpital, en maison de retraite, foyer ou même dans la rue. « Pour que leur mort ne ressemble pas à leur vie ». A chaque inhumation, un mot d’au-revoir, un temps d’une prière pour les croyants et un temps de recueillement dans le respect et la dignité humaine.
Nous pouvons également rechercher la famille. Je me rappelle qu’à Rouen, ils avaient demandé à la légion étrangère de venir pour un de ses anciens. Et ils l’ont fait avec honneur. Dans cette ville, chaque 1er Novembre, un pot de chrysanthèmes est déposé sur leur tombe, de même qu’a Lyon, qui en plus organise une cérémonie annuelle dans ses salons où toutes les personnes, décédées seules dans l’année, sont citées. A préciser qu’à Rouen les tombes sont des concessions perpétuelles, à la différence de Lyon qui au-delà de dix ans, met les corps en fosse commune. Marc-Antoine Petit, ancien conseiller municipal de Lyon, livre son point de vue : « L’homme qui a cessé de vivre n’a pas encore rompu tous les liens qui l’unissent à la société. »
« La vision du carré de Lyon des personnes mortes seules ressemble à leur vie. J’espère que le maire de Lyon fera l’entretien des tombes et une sépulture digne de respect et d’amour », me dit, indigné, Monsieur Butez venant de Rouen pour une commémoration au cimetière de Lyon-Guillotière
J’apprends également par une autre personne de cette association que cela pose parfois des problèmes : « A la création de l’association, on se demandait si une personne prénommée Mohamed, était ou non pratiquant musulman, devait avoir un imam ou non ; mais je suis très heureux d’annoncer, à des familles que l’on retrouve, que leurs parents, ont été enterrés dignement. »
Voici quelques noms d’association de France :
Collectif mémoire Fraternité, à Lille
Les morts de la rue, à Paris
Collectif dignité cimetière, à Rennes
Arami, à Rouen
Collectif Varois pour les morts de la rue, à Toulon
Collectif pour les morts des errants, à Marseille
Azzedine Benelkadi