Ce vendredi 12 février au Ciné Duchère, le LBB a assisté à la projection du film FATIMA suivi d’un débat sur l’intégration, le dialogue des générations et les relations familiales. Le tout organisé par la MJC Duchère.
FATIMA est un drame français de Philippe Faucon sorti en octobre 2015. Il met en scène Fatima, mère de famille maîtrisant mal la langue française, Souad sa fille de 15 ans en pleine crise d’adolescence et Nesrine, son aînée en pleine étude de médecine. Fatima est une femme de ménage qui se bat pour offrir à ses filles le meilleur avenir. En arrêt maladie après une chute, elle se met à écrire en arabe ce qu’elle n’a pu dire en français à ses filles.
Passage du film :
Fatima : « Ce jour où ma fille m’a dit : Maman tu n’es pas capable… Elle l’a dit parce que ma fille et ses copines vivent dans une société… Française. Et moi je ne parle pas français. À cause de ça, on est dévalorisés… On n’est pas considérés… »
Des mères de familles, des enfants, des adolescents et sexagénaires sont présents. La salle est comble. La projection-débat a visiblement attisé la curiosité d’un grand nombre de résidents de la Duchère. Tous se reconnaissent dans les personnages du film.
Les prises de paroles fusent, le débat est lancé. Les plus jeunes comme les plus âgés interagissent sans qu’il n’y ait aucun moment de silence. Chacune des prises de paroles entraîne de nouvelles interrogations.
« J’ai quatre enfants, je vivais en Algérie et arrivée ici, je ne parlais pas un mot de français. Malgré ça, je veux qu’ils réussissent. Ma fille est arrivée à l’âge de 7 ans en France. Aujourd’hui elle en a 14 ans, et a 17 de moyenne ! » affirme une mère de famille accompagnée de ses deux filles. Un homme dans la quarantaine ne dit pas autre chose : « Moi aussi je suis arrivé à 13 ans. Je ne savais même pas dire bonjour et je ne m’en suis pas trop mal sorti. »
« Toutes les mamans sont fortes de tout subir comme ça »
La dignité qui se dégage de Fatima, la rébellion de Souad, et la détermination de Nesrine son aînée, sont au cœur de ce débat et suscitent diverses réactions. Shaima, 14 ans : « Fatima a prouvé que toutes les mamans sont fortes de tout subir comme ça et que pour leurs enfants elles seraient prêtes à tout. » En effet une mère de famille intervient sur les difficultés de l’éducation pour une mère célibataire :
« Je suis maman seule et c’est compliqué. On est parfois désarmées. Très souvent on culpabilise beaucoup d’être séparé du papa et de devoir faire subir cela à nos enfants. Il faut lutter contre cette culpabilité pour avancer et que nos enfants puissent grandir. »
Les débats ont été particulièrement intéressants. Les avis se rejoignant sur le fait que les familles monoparentales et immigrées peuvent, par leur courage et leur patience, offrir à leur enfant, un avenir meilleur.