Les soldes d’hiver ont débuté mercredi 12 janvier. Ce moment est traditionnellement l’occasion pour faire de bonnes affaires. Mais est-ce que ces rabais restent attractifs pour les plus précaires ou est-ce que ceux-ci continuent d’acheter des produits de seconde main ?
Primark, 15h, difficile de déambuler entre les rayons. Ce magasin de la Part-Dieu semble en effervescence. Yanis, la vingtaine, à la recherche des dernières tendances, est un habitué : « Je viens souvent ici, environ une fois par mois. Ce n’est pas cher et branché. Je ne peux pas me payer des Adidas ou des Nike. Primark et New Yorker sont de bons compromis pour moi ». Le jeune homme ne s’intéresse pas aux friperies, il n’y trouve pas des vêtements à son gout.
Pour Fatima, mère au foyer, les soldes de ce prêt-à-porter sont aussi l’occasion de dénicher des offres attractives. Mais cela ne l’empêche pas de fréquenter également des magasins de seconde main, « je vais aussi à Emmaüs. Mais les prix sont les mêmes qu’ici. J’ai dix vêtements pour dix euros. Regarde » souhaitant expliciter ses propos, elle désigne un tee-shirt soldé à un euro juste devant elle.
« C’est les soldes toute l’année » à la friperie Ding Fring
Chez la friperie solidaire Ding Fring (Lyon 8), tout est plus calme. Pour cette boutique assez fréquentée en ce samedi après-midi, « c’est les soldes toute l’année » explique la vendeuse en riant. Pour Mireille, une sexagénaire fardée d’un maquillage bleu électrique, c’est une première. Elle est charmée par la philosophie du magasin qu’elle a connu par le bouche-à-oreille : « J’aime acheter de la seconde main, ça vaut le coup. On y trouve des vêtements de marques à des prix dérisoires. Les beaux vêtements mêmes en soldes restent chers [en magasin] ». « En plus, c’est écolo et social » ajoute-t-elle. Anne, mère de plusieurs enfants en bas âge est quant à elle une habituée des lieux : « Quand j’ai eu des enfants, je suis venue ici. Cela fait maintenant huit ans. En plus, aujourd’hui il n’y a plus seulement des dons mais aussi des fins de séries de magasin. Certains articles que j’ai repérés finissent parfois par arriver ici » confie-t-elle. Pour cette femme au foyer, les soldes sont de l’histoire ancienne, « j’avais l’habitude de les faire avant d’avoir des enfants. Mais la vie est devenue cher et c’est plus intéressant ici maintenant ».