Rejoindre le siège social du groupe Bosch près de Stuttgart : voilà la mission que se sont lancés les salariés de l’usine Bosch de Vénissieux afin de lutter contre la fermeture de leur usine.
C’est dans une atmosphère festive qu’une dizaine de salariés sont partis ce mercredi 26 mai l’Allemagne. Pas de bus, pas de voiture, pas de train et encore moins d’avion. Non. C’est à bicyclette que ces derniers rejoindront le siège social de leur entreprise. Ils pédaleront sur 700km jusqu’au 4 juin. Au programme de ces 10 jours, différentes haltes dans les villes traversées dont une importante à Strasbourg, au parlement européen.
A cette occasion, une rencontre avec un député allemand et « non français » est d’ailleurs prévue, comme le souligne Marc Soubitez, secrétaire du comité d’entreprise de Bosch-Vénissieux et délégué CFDT, syndicat majoritaire du site à l’initiative du périple. Les salariés allemands des usines Bosch viendront également soutenir sur place leurs collègues français : « C’est un événement organisé avec les allemands, pour montrer le soutien entre la France et l’Allemagne pour la survie du site de Vénissieux », précise Marc Soubitez.
Des représentants des plus grands syndicats d’Allemagne n’ont pas hésité d’ailleurs à faire le déplacement pour participer à ce départ du « Raid pour l’emploi ». Mais, même si « les sourires et la bonne humeur» étaient au rendez-vous, « ce n’est pas une balade sportive ou un simple parcours de santé. C’est un périple important qui doit donner ses fruits », explique M.Soubitez. En effet, l’enjeu est de taille puisque c’est l’avenir du site qui est en jeu. Composée de 620 salariés actuellement (contre 850/900 au début des années 80), la crise économique qui a frappé de plein fouet l’industrie automobile n’a fait qu’aggraver les événements. « Un plan social » a été créé. Objectif : réduire le nombre de salariés avec des départs en pré-retraite à partir de 55 ans et des départs volontaires.
Pour Sophie Brossart, ingénieur depuis 5 ans à BOSCH Vénissieux et qui est la seule femme à participer à cette aventure, l’une des priorités est « de donner une image positive du site ». « C’est le moment de montrer qu’on est dynamique, qu’on a une bonne équipe et que nous sommes capables de fabriquer des produits également à Vénissieux ».
Manseur Sadek, délégué CFDT travaille quant à lui depuis 30 ans dans cette usine. Même s’il ne participe pas au voyage, il soutient de tout cœur « les cyclistes ». Si, pour certains, le vélo fait partie de leurs hobbies, pour d’autres, ce n’est pas vraiment le cas. « Il va falloir se soutenir. On est une vraie équipe donc je sais qu’on va y arriver, je ne me fais aucun soucis pour ça », affirme Sophie Brossart.
Ils pourront également compter sur les salariés restés à l’usine. Tous les jours, des échanges de mails et de coups de téléphone auront lieu pour avoir des nouvelles des sportifs et faire un point quotidien sur les différentes rencontres lors du parcours.
Aucun membre de la direction n’était présent au départ, même si cette dernière a annoncé soutenir les participants.
En attendant une dénouement positif, une commission de recherche d’activité industrielle a vu le jour. « Elle comprend des responsables du personnel de l’usine, de Robert Bosch France, des membres de la direction ainsi que ceux de la division Diesel Systeme et a pour objectif, d’étudier toutes les alternatives qui pourraient amener de l’activité sur le site. » explique Marc Baeumelin, responsable technique.