Ce week-end s’est tenu le 79ᵉ congrès du Parti Socialiste. Les socialistes se sont retrouvés à Villeurbanne autour d’Olivier Faure, le premier secrétaire du parti tout juste réélu à 73,49% des voix, contre 26,52% pour la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy.
Alors que la légitimité des partis politiques traditionnels et le principe même de représentation sont de plus en plus questionnés par les Français, le 79ᵉ Congrès du PS se déroulait samedi et dimanche derniers dans la ville de Cédric Van Styvandael. L’occasion de réélire officiellement Olivier Faure à la tête du parti et de présenter le projet du PS pour 2022. Pour un parti historique tel que le PS, tout l’enjeu lors de cette campagne présidentielle sera d’unir autour d’un projet fort. C’est notamment le rôle d’O. Faure, dont les dernières prises de positions, notamment concernant la candidature d’Anne Hidalgo à la présidence de la République, sont loin de faire l’unanimité au sein du parti.
Quelques nouveaux jeunes militants
La dernière présidentielle a mis à mal le PS. Après avoir connu des scores électoraux historiquement bas, une fuite massive de ses adhérents et perdu son siège rue Solférino, on le disait mort. Beaucoup avaient cependant sous-estimé l’ancrage local du parti, qui a su s’en tirer aux régionales, malgré le taux d’abstention nationale de 65,7%. Le Parti Socialiste se relève doucement. Et la présence de jeunes adhérents lors de ce Congrès démontre qu’il y a encore de l’espoir pour l’avenir.
Parmi eux, on compte Chaïma, 20 ans. Adhérente au parti depuis 2019, cette habitante du Val-d’Oise a vécu plusieurs années au nord de l’Italie où l’extrême droite l’emportait systématiquement. « En arrivant en France lors du mandat de François Hollande, j’ai découvert la gauche et je me suis reconnue dans les valeurs du Parti Socialiste » explique-t-elle. Loris, 18 ans, militant en Isère depuis un an et demi, s’est engagé par envie de faire bouger les choses : « Il y a des idées qui m’attirent, que j’ai envie de défendre. Le RSA pour les moins de 25 ans notamment ». Pour les mêmes raisons, Antonin Mahé, animateur fédéral des jeunes socialistes des Côtes-d’Armor, s’est engagé en mars 2020. Ces jeunes militants pourront pour la première fois voter lors d’une élection présidentielle en 2022 et espèrent voir le parti l’emporter. Mais pour cela, il faudra que la gauche s’unisse.
Pas de gauche forte sans union
Hasard du calendrier, le premier tout de la primaire EELV était également organisé ce week-end. Tandis que les Verts s’apprêtaient à élire leur candidat à la présidentielle, les socialistes débattaient donc de la stratégie à adopter. Avec une conviction partagée par de nombreux militants : une victoire du PS ne se fera pas sans les autres partis de gauche. « On est obligés de travailler tous ensemble. On prône l’union depuis trois ans » déclare Rémi, adhérent depuis quatre ans.
Pour d’autres, avant de chercher à rassembler derrière soi, il faut d’abord commencer par s’unir au sein du parti. En effet, le PS se scinde en deux groupes : ceux qui suivent Olivier Faure, et ceux qui estiment que le projet de celui-ci manque de profondeur et d’idées fortes. « Il faut inclure des propositions qui rassemblent les socialistes » explique Loris.
Anne Hidalgo au cœur des discussions
Une partie des délégués socialistes ne sont pas convaincus par les modalités du vote interne. Parmi les sujets de crispations : le manque de débat public contradictoire. Le Parti Socialiste devrait investir Anne Hidalgo le 14 octobre prochain. Certains déplorent l’instrumentalisation politique de la maire de Paris par Olivier Faure. Ce dernier a, en effet, désigné Anne Hidalgo dans son texte d’orientation comme étant la candidate idéale pour le PS.
L’absence de débat contradictoire au profit de discussions avec les militants est notamment critiquée par Jean-Christophe Cambadélis, qui souhaitait se présenter.
EELV ne se ralliera pas au PS
Le second tour de la primaire des écologistes opposant Yannick Jadot à Sandrine Rousseau qui aura lieu ce dimanche est le prochain évènement important à gauche. Coup dur pour le PS : Yannick Jadot a d’ores et déjà annoncé que s’il ressort gagnant de la primaire, il ne s’unira pas aux socialistes. Celui qui s’était rangé derrière le PS en 2017 a déclaré sur le plateau de BFM TV : « En 2017 j’ai démontré que la cause de l’écologie passait bien avant ma personne parce qu’à ce moment-là un candidat socialiste sortait de sa primaire, reprenait un programme écolo et ça n’a pas marché comme on l’aurait souhaité ».
Sandrine Rousseau a, elle aussi, laissé entendre qu’elle ne s’alliera pas au PS si elle est élue candidate des verts. Difficile également d’imaginer que les autres grands partis de gauche acceptent de se rallier au PS. Les sept prochains mois seront décisifs pour le Parti Socialiste qui doit convaincre et remobiliser les électeurs s’il veut avoir une chance de ressortir vainqueur de l’élection présidentielle.