Alors que la France vient de subir sa 50ᵉ vague de chaleur depuis 1947, dépassant les 40 °C, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, poursuit une politique migratoire de plus en plus dure. Baisse des visas, contrôles massifs et destruction d’un bateau de migrants au large du Pas-de-Calais : ses méthodes sont dénoncées par plusieurs organisations internationales.
Entre le 19 juin et le 4 juillet, la vigilance orange canicule s’est étendue sur 86 des 96 départements de France métropolitaine, avec un indicateur thermique national de 28,14 °C, dépassant le précédent record de 2019 établi à 27,98 °C.
Plus de 300 personnes ont été prises en charge en urgence par les pompiers pour des causes directement liées à la chaleur, et deux personnes en sont décédées.
La canicule a aussi aggravé la sécheresse, notamment dans le nord de la France, mais aussi près de Narbonne où un feu s’est déclenché ce lundi.
Dans ce contexte, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, n’a pas perdu de vue sa ligne de mire : sa guerre contre l’immigration.
Depuis sa prise de fonction le 21 septembre 2024, Retailleau affiche un bilan chiffré :
Les visas long séjour ont baissé de 7,5 % entre octobre 2024 et avril 2025. Les admissions exceptionnelles au séjour (AES) ont chuté de 30 % depuis début 2025. Des chiffres dont se vante Bruno Retailleau à l’Assemblée nationale, déclarant :
« Mon premier résultat, c’est d’avoir inversé une tendance qui était là depuis des années. »
Mi-juin, Retailleau a lancé une opération nationale baptisée « opération de contrôle des flux » : 4 000 policiers mobilisés, contrôles massifs dans les gares, les bus et les réseaux ferroviaires, notamment aux frontières. Des vidéos troublantes, montrant un tri au faciès à la sortie du métro ou dans des gares, ont circulé sur la toile.
Le 5 juillet 2025, un épisode spectaculaire a alimenté la polémique au sud de Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais. Des gendarmes ont lacéré un canot pneumatique transportant une trentaine de migrants en partance pour l’Angleterre. La préfecture du Nord a justifié cet incident par un danger immédiat pour les passagers.
Le sabotage de bateaux pneumatiques est une pratique relativement courante, mais cette fois-ci, le bateau était déjà à flot, à quelques mètres du bord de la mer, ce qui constitue une violation du droit international. En effet, selon la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS), intervenir sur une embarcation déjà en mer n’est pas légal, sauf exceptions strictement définies.
Ces dernières années, la France a été interpellée par l’ONU, le Conseil de l’Europe et des ONG comme Amnesty International et Human Rights Watch, qui dénoncent des violences policières, des refoulements illégaux et des entraves au droit d’asile, notamment à Calais et aux frontières.
Alors que le thermomètre s’affole, Bruno Retailleau semble, lui, vouloir refroidir l’ambiance. À croire que si le climat est brûlant, le cœur du ministre, lui, reste d’un froid polaire… quitte à nous offrir, au milieu de la canicule, des images particulièrement glaciales sur la toile.