Mercredi après midi, le cabinet Nes et Cité lançait sa première session de l’année à Vénissieux au Matmut Stadium dans le cadre des opérations Jobs et Cités avec un thème : l’alternance. Entreprises et écoles ont accueilli près de trois cent quatre vingt candidats. Le succès a été concluant pour les cadres et les bénévoles dont le travail de médiation n’est plus à prouver. Impressions des différents acteurs.
L’emploi risque de demeurer encore longtemps la grande question philosophique des prochaines années. Les chiffres des organismes tombaient et on accusait un nouveau record avec 3 349 300 chômeurs en métropole. La courbe du moral piquait du nez…
Au même moment, le cabinet Nes et Cité crée en 2001 par Abdel Belmokedem entrait sur le ring. Jobs et Cité Stadium tour se lançait au Matmut Stadium, antre du LOU Rugby club champion de Pro D2 cette saison. Le concept organisé en partenariat avec la Région Rhône Alpes, la Fondation de l’OL et l’Association à compétence égale permet aux demandeurs d’emplois de rencontrer les recruteurs dans des grands complexes sportifs. Une initiative originale et rafraichissante qui a vu 1200 personnes se déplacer au Stade Gerland en Septembre dernier. Les stades de Geoffroy Guichard (Saint Etienne), des Alpes (Grenoble) et un retour à Gerland sont sur le planning.
Une affluence digne d’un match à guichet fermé
Le président du Lou Rugby Yann Roubert louait l’initiative « en adéquation avec les valeurs du rugby : la cohésion, la solidarité et le combat. Un club c’est une équipe mais c’est aussi du travail que l’on soit joueur ou salarié avec les mêmes exigences que dans le monde professionnel. Nos joueurs issus de la banlieue lyonnaise sont impliqués dans des associations et retournent dans leurs quartiers pour porter ce message. »
Issu du Mas du Taureau à Vaulx en Velin, le deuxième ligne du Lou Rugby Mohamed Kbaier faisait figure d’invité VIP tout en jouant le rôle de bénévole pour Nes et Cité.
Dans les salons du stade, le contexte moral n’était pas le même qu’au parlement. Des files d’attente s’allongeaient à l’extérieur comme à l’intérieur. On attendait 150 candidats, il y en a eu 380. Une réussite pour Abdel Belmokedem le directeur de Nes et Cité.
« L’objectif est atteint. L’alternance était une première pour nous. Nous savons faire venir du monde sur des schémas classiques mais là, c’était un défi. Le Job et Cité Stadium tour se lance bien. Nos partenaires comme la fondation de l’OL et le Lou Rugby nous ont vraiment soutenus dans cette aventure et je les associe à ce succès. »
Après voir rempli le traditionnel formulaire de renseignements, les postulants se lançaient dans un, deux parfois quatre entretiens sans aucune pression.
L’alternance était la thématique principale du jour. Ramenés à cet évènement par le bouche à oreille, Manon Neyret (22 ans), Mahdi Iberrakem (21 ans) Romain Aralou (22 ans) tous les trois étudiants considèrent l’alternance comme un moyen de « mettre en pratique la théorie. Ca nous met dans le bain. La crise fait peur et c’est donc pour cela qu’il faire de telles démarches et se déplacer. Nes et Cité va nous permettre de nous démarquer. »
L’alternance ferme la porte à l’élitisme
Et les grandes écoles se devaient d’être au rendez vous comme le CIEFA. Communication, managment, commerce, les portes sont ouvertes assure Nadège Mercadère la responsable du développement.
« Nous avons 5500 entreprises partenaires pour lesquelles nous recrutons des BAC pro, des BTS, ou des Bachelor dit-elle. Nous demeurons très à l’écoute des banlieues et la convention avec Sport dans la ville en 2013 en est une belle preuve. Il n’y a pas d’élitisme dans ces secteurs, le jeune qui choisit l’alternance doit trouver un emploi. On regarde sa capacité à jongler entre les études et le travail. »
Ne plus trembler face à un directeur des ressources humaines dans un bureau et vivre l’entretien de manière détendue, c’est ce que cherchait Maïssa Rousseau (17 ans).
« Je recherche un poste en alternance dans la restauration. On m’a prévenu que le secteur est en voie d’expansion et que les possibilités sont importantes. L’alternance me convient car je ne suis pas vraiment faîte pour les études. Je pense que c’est un remède contre la crise. »
Ouahid Mobel (48 ans) consultant formateur à Nes et Cités gérait l’accueil et l’information du public. Il gardait un « sentiment partagé. D’un point de vue personnel, c’est un déchirement de voir que l’on n’a pas réglé la question du chômage. On a vu des retraités mélangés avec les jeunes et qui cherchaient des compléments de retraites.»
Il se satisfaisait toutefois d’un changement dans la manière de percevoir la recherche de l’emploi : « ce ne sont plus les gens qui vont à l’emploi, c’est l’emploi qui va vers les gens. Avant chaque opération nos médiateurs sillonnent le terrain. La vision est différente, on sort du cadre administratif habituel. Nos partenaires se sont rendu compte que dans nos cités populaires, il y a de la richesse. Ils n’hésitent plus à faire 50% du chemin pour recruter. »
Le processus de recrutement va s’étaler sur un mois et demi à deux mois avec des relances de la part de Nes et Cité. Abdel Belmokedem espère 10 à 15 % de réussite sur cette opération soit quarante à soixante dix candidats pouvant trouver aussi une solution. La prochaine étape se déroulera le 30 Septembre au stade Geoffroy Guichard à Saint Etienne.
Entreprises et écoles présentes : VEOLIA (eau potable, assainissement), CCLD recrutement, CIEFA (formation), GdDF (Energie), ONET, SOCIALIFT ( relation clientèle et informatique), ErDF (Electricité), IT PARTNER (Informatique et téléphonie), IDRAC (école), Groupe CASINO (grande distribution)