Première adjointe de la petite enfance, de la démocratie participative et des finances de Thomas Rudigoz (2014-2017), Béatrice Gailliout est arrivé dernière lors du 1er tour .Maire sortante, elle revient pour le Lyon Bondy Blog sur cette campagne « express » et inhabituel.
Béatrice Gailliout, maire sortante du 5ème arrondissement.
La course électorale est lancée. Comment allez-vous faire pour mobiliser les abstentionnistes et ceux qui ont voté pour vous au 1er tour ?
« On est en campagne depuis le 2 juin : très active et collective. On doit encore prendre des précautions parce que le COVID-19 n’est pas terminée. On était dépité à l’annonce du 2ème tour le 28 juin car on ne s’y attendait pas trop. D’autant plus que dans le 5ème on avait 220 personnes qui travaillaient sur des projets pour le déconfinement avec des citoyens, des associations et des élus de tous bords politiques ! »
La gauche unie s’est alliée avec Europe-Écologie-Les-Verts, la droite avec Gérard Collomb. Pourquoi ne vous êtes-vous pas alliées avec une équipe ?
« On aurait pu faire des accords avec les Verts mais avec LFI (la france insoumise, NDLR) ce n’est pas possible. La liste « Vivons vraiment Lyon » a fait un très petit score sur la ville et sur le 5ème encore plus, puisqu’ils ont fait moins de 5% .On est des progressistes républicains, des centristes, ce n’est pas dans notre ADN de s’allier avec la gauche. On a été sollicité pour faire une alliance avec Yann Cucherat nous refusons de nous lier avec Les Républicains. D’autant que dans le 5e arrondissement il y avait sur la liste des LR des gens de « Sens Commun » de « La Manif Pour Tous » ! »
Vous parlez beaucoup de proximité dans votre programme. Qu’est-ce que c’est pour vous ?
« La proximité c’est être au plus près des citoyens. Être maire d’arrondissement c’est être un couteau suisse avec les mains dans le cambouis. Il faut rencontrer les gens, lier les élus et les adjoints d’arrondissement. La proximité c’est aussi les liens entre les différents quartiers. Certains sont très vivants car très touristiques, d’autres ont des commerces de proximité et puis vous avez des quartiers comme le Jeunet où il n’y a pas beaucoup de commerce. Il faut les équilibrer. »
Selon vous, quels sont les enjeux électoraux du 5ème arrondissement ?
« C’est un quartier où rien n’est joué et tout est ouvert. On nous a annoncé « la vague verte à Lyon » ! Finalement ils ont fait seulement 22%. On ne va pas se glorifier, on était en 4ème position. Je pense en plus que l’alliance Collomb/Blanc n’est pas appréciée de tous et va leur faire perdre une partie de leur électorat. Le 5ème est plutôt modéré, plutôt centriste, je pense que nos électeurs ne sont pas tous venus à cause du COVID. Ils se fient aux personnes et non pas aux étiquettes politiques. Nos bulletins n’étaient pas dans les enveloppes que les gens ont reçues, ce qui nous a fait perdre des points. »
Il y a 7 gymnases dans votre arrondissement, notamment celui de Jean Moulin ou de Branly. Vous avez en projet d’en construire un 8ème. Pourquoi en construire un nouveau au lieu de rénover les anciens ?
« C’est pour tous les habitants et pour les établissements scolaires qui ont besoin d’avoir des lieux adaptés. Les gymnases comme les écoles n’ont pas été rénovés depuis très longtemps. Il faut faire de gros travaux notamment sur Branly, avec 600 m2 qu’il faut aménager. Effectivement la construction d’un gymnase supplémentaire avec par exemple un mur d’escalade digne de ce nom pour ceux qui en font. Avec que cette grande salle dans le 7ème on gagnerait à avec ce type d’établissements. »
Quel est votre avis sur la politique immobilière et urbaine de Collomb au cours de ses mandats ?
« Il y a eu beaucoup de constructions car on était dans un besoin de logements. Dans le 5ème on manque de terrains constructibles et d’immeubles libres. Il faut aussi des logements mixtes mais beaucoup des lieux envisageables sont protégés par la loi. C’est impossible de construire au Vieux Lyon. Grand Lyon habitat, un bailleur social, rachète des immeubles pour en faire des logements sociaux. C’est bien parce que ça ramène de la population dans les quartiers touristiques et de la vie citoyenne. »
Un sondage de BFMTV place les Verts à 36% des votes à la métropole, êtes-vous prêt à travailler avec une métropole verte ?
« Il faut voir une chose : les 36% ne représentent pas les Verts tous seuls mais leurs alliées également. David Kimelfeld est 3ème avec 26% sans aucune alliance et prend 10 points entre le 1er et le 2ème tour. Il a toutes ses chances ! »