Le 31 juillet prochain, à l’aube de l’ouverture des JO à Pékin, 13 jeunes Vaudais et 3 accompagnateurs s’envoleront pour la Chine. Jusqu’au 31 août, ils sillonneront l’Empire, en vélo puis à pied, pour en savoir plus sur la mondialisation et la culture chinoise.
« La Chine, ils n’iront jamais ! », m’avait lancé Imen, assise à mes côtés dans un bus, en février dernier. Je m’en souviens très bien, je venais juste de lui raconter le projet ambitieux de Paco Martinez, professeur de karaté en MJC. Avec le service Jeunesse de la ville, les deux structures avaient l’intention d’envoyer en Chine, 13 Vaudais âgés de 18 à 23 ans avec pour challenge de relier Shanghaï à Pékin en vélo, soit près de 1 500 km en 21 jours. « Impossible !, m’avait répété Imen, le projet n’aboutira pas ! » Parole en l’air, ma chère Imen. C’est sans compter sur la volonté et la persévérance des organisateurs, même s’il s’en est fallu d’un chouia pour que tout capote !
Cet été, tous les regards seront rivés vers Pékin où se dérouleront les Jeux Olympiques au mois d’août. Moi, ce sera devant mon téléviseur tandis que d’autres copains et copines du quartier iront vivre l’événement de l’autre côté du globe, directement en Chine. Au programme du voyage : visite d’entreprises chinoises, d’un orphelinat, d’une association de paysans des villes et l’espoir d’assister à quelques épreuves des JO. Bien entendu, le tout est agrémenté d’une petite ballade en vélo à travers le pays. Enfin, seulement entre Shanghai et Pékin, soit 1 500 km, qu’il faudra relever, « si possible », par tous les temps.
Le projet est faramineux et sans surprise, accompagné de son lot de couacs. En septembre dernier, première mauvaise surprise : Les responsables apprennent que les billets d’avion ont subi une augmentation significative (près de 50 % du prix annoncé en mars 2007). Deuxième changement : Les mineurs prévus au départ sont écartés du projet pour des raisons de sécurité. Et l’équipe accompagnante est finalement constituée de fervents sportifs alias Jacky Forestal, Ayhan Saydut et Paco Martinez.
Aujourd’hui, même si les petits tracas des entrainements – chutes en vélo, chevilles foulées, fesses en compote – sont loin derrière, une chose est sûre, les responsables se seraient bien passés de la frayeur du lundi 30 juin. L’ambassade de Chine de Marseille avait refusé de délivrer les visas pour le départ du groupe. En effet, avec les JO, les autorités chinoises obligent tous ressortissants étrangers à décliner chaque lieux de résidence dans le pays, à priori pour des raisons de sécurité. La chose arrangée, c’est donc avec joie que les Français obtiennent les fameux visas le 7 juillet dernier.
Aujourd’hui, à quelques jours du départ, les esprits sont tournés vers la Grande Muraille de Chine, la Colline de Chabon, la Cité Interdite, le Tombeau des Ming ou le fameux quartier des Antiquaires. En résumé, autant de sites touristiques qui font rêver et qui seront foulés par les jeunes de Vaulx-en-Velin. Qui l’aurait- cru ? Pas Imen, c’est sûr !
Naïma Daïra