Pour la conférence de presse de présentation de la liste électorale des écologistes ce jeudi 28 novembre, Eric Piolle était de passage. Maire de Grenoble, il est un des rares maires écologistes, surtout dans une grande ville. Un soutien de taille pour les verts de Lyon, qui représente une source d’inspiration pour eux. Le Lyon Bondy Blog l’a rencontré.
« Dans la métropole rhodanienne , on remarque que les « Verts » possèdent un bon soutien de la part des citoyens. Pensez-vous qu’ils ont toutes leurs chances de gagner les élections municipales et métropolitaines ?
Oui. Aujourd’hui, on voit d’abord une poussée de cette culture écolo et citoyenne. Le départ de Nicolas Hulot du gouvernement a dévoilé la politique d’Emmanuel Macron en terme d’écologie, mais ça été aussi un choc pour beaucoup de monde. On a commencé à se dire « Bon, il faut agir ». Aujourd’hui, il y a cette génération de citoyens écolos qui s’engagent, qui ont un sens des responsabilités et un sens de l’intérêt général. Le paysage lyonnais fait que l’on voit que La République en Marche est fractionnée, comme d’ailleurs à beaucoup d’endroit. La droite aussi est fractionnée, c’est donc ouvert. Les verts ont la capacité sur Lyon et la métropole de faire quelque chose. Il faut aussi penser à Villeurbanne, ou des communes comme Oullins.
Vous êtes aujourd’hui à Oullins. Votre visite est-elle juste passagère, ou comptez-vous affirmer votre soutien et vous investir pour les écologistes ici ?
Je suis également en campagne à Grenoble, je suis donc mobilisé là-bas. On a un enjeu fort d’accélérer le mouvement qui a été mis en place. Je soutien évidemment les écolos un peu partout. On est ici en proximité, donc c’est un endroit où je viens régulièrement et où les écolos ont déjà remporté des victoires. Il y a déjà cette culture de la gagne ici. C’est un lieu que je regarde avec attention.
Vous êtes donc maire de Grenoble, qui est une grande ville française, et surtout un maire écolo qui a su d’allier avec les Insoumis et Ensemble. Comment est-ce ?
Ça se passe bien, car en pratique, nous avons le courage politique de mettre en place des changements qui ne sont pas faciles, même pour nous. Des changements de mobilité sur l’alimentation, la santé, la détermination à mettre des logements sociaux… Finalement, la politique sociale et la politique environnementale marchent de pair, aller traiter les problèmes à la source. On a mis en place des tarifs sociaux pour l’eau, la mobilité, un accès gratuit aux bibliothèques… Enfin énormément de choses qui allies ces dimensions sociales et environnementales. Tout le monde prédisait une catastrophe, mais ça n’en était pas une, et aujourd’hui on sent plutôt une envie d’aller plus loin.
Il n’est pas rare de voir les opposants dire des écologistes que ces derniers sont inaptes à gouverner. Comment voyez-vous ça, vous qui êtes maire ?
L’écologie politique a eu deux fonctions historique. Celle des lanceurs d’alertes et celle d’être les experts du Parti Socialiste. Maintenant, elles sont révolues. Le PS s’est effondré, l’ultra-libéralisme a pris le pouvoir, et l’alerte est lancée, tout le monde a bien intégré cela. C’est pour ça que c’est pour moi une nouvelle étape de l’écologie politique, d’assumer des responsabilités. Tout le monde reconnait ce travail, les compétences et les expertises. Nous montrons que quand nous exerçons au pouvoir, ça fonctionne aussi.
A Grenoble, les verts sont alliés à la gauche. Sur Lyon, les écologistes refusent des alliances pour le premier tour, comment-voyez-vous cela ?
Chaque territoire à son histoire, je respecte les dynamiques et les histoires locales, qui sont du paysage d’où elles viennent. Aujourd’hui, on le voit ici, il y a une capacité à fédérer le fer de lance d’un projet. Je leur fais confiance pour ce qui est de choisir la stratégie la plus adaptée à leur territoire. »