Plusieurs associations tunisiennes ont décidé de se fédérer autour d’un projet, celui d’observer le déroulement des élections et être témoin de la régularité du scrutin. Depuis le mois de juin, près de quatre mille personnes ont été formées pour cet évènement historique pour la Tunisie.
« Il fallait la présence de contrôleurs, de gens issus de la société civile. On voulait être présents car il n’y avait pas de contrôle des citoyens sur le déroulement des élections. Les gens s’intéressent davantage à la politique et aux partis » indique Rafik Halouani, président de l’association Mourakiboun.
Si des irrégularités sont constatées : « On fait un reporting. Si des cas de fraudes sont avérés, nous organiserons une conférence de presse. Il y a aussi deux ou trois grandes associations qui le font. On aura des choses à dire et nous n’avons pas froid aux yeux. Des cas de fraudes ont d’ailleurs déjà été constatés, en Algérie, au Qatar ou encore à Aix-en-Provence où le directeur du bureau de vote a été renvoyé vendredi 21 octobre.
L’association a pu bénéficier du soutien d’une ONG allemande, Democracy Reporting International, qui s’est chargé de former des futurs formateurs qui à leur tour ont formé d’autres observateurs, ainsi que l’Union européenne : « Notre action est de soutenir les initiatives citoyennes et notamment en période d’élections. C’est un moment historique pour eux. Nous essayons d’amener les gens à construire des idées, à les structurer et à donner leurs moyens de les mettre en place. Notre pari est de permettre aux Tunisiens d’être des acteurs dans leur démocratie, à travers une expertise technique et un soutien financier » Michel Mouchiroud membre de la délégation Société civile et Coopération décentralisée.
Pour les prochaines élections : « On sera présents et nous aiderons aussi les pays voisins ». Une délégation de vingt-deux femmes Libyennes a d’ailleurs fait le déplacement lors de la soirée de remise officielle des accréditations aux observateurs afin de voir comment procède l’association tunisienne.
Journaliste : Paolo Kahn