BEST OF. A son arrivée en France, Alesson, LyonBondyBlogueur, livrait son regard sur la particularité du quartier de la Guillotière. Un quartier où se rassemble chaque jour la communauté maghrébine…
En me baladant dans Lyon, cette ville humide qui m’a accepté depuis trois mois, j’ai remarqué une chose très intéressante qui mérite un petit article. Contrairement au Brésil, surtout au nord-est, où les différences habitent le même espace et se mélangent complètement, à Lyon, précisément à la Guillotière, on voit devant la sortie du métro, juste en face d’un MacDo, un rendez-vous quotidien maghrébin sacré. Avec le même étonnement de voir l’air froid qui sort de ma bouche, j’ai vu ici le vrai portrait de la France postcoloniale.
Je dirais qu’un pont (qui porte le même nom du quartier en question) sépare la puissante et bourgeoise place Bellecour de ce petit autre monde qui concentre les personnes issues de l’immigration, ses fils qui ne sont jamais allés au bled et ceux qui ont vécu la guerre en Algérie. Je vois donc toute l’histoire d’un peuple qui ne faisait pas du tout partie de mon monde quand j’étais au Brésil. Des femmes voilées, des vêtements pas vraiment occidentaux et une langue qui est complètement étrangère à mes oreilles.
J’ai trouvé cela très curieux, car j’ai vu l’histoire et la culture en chair et os. J’ai également vu une culture qui traverse l’autre mais sans se toucher. Je ne comprends pas pourquoi ils (les Français « d’origine », les fils d’immigrants et les propres immigrants) ne se mélangent pas dans ce quartier-là. Cependant je constate que, quelle que soit la langue d’une personne, la façon dont elle s’habille, elle laisse impérativement ses traces dans une ville, dans un quartier. C’est d’ailleurs peut-être ces traces qui m’ont poussé à écrire cet article.
Petit à petit, je laisse les miennes sur Lyon et à chaque jour qui passe je ne comprends pas pourquoi il y a des gens qui n’aiment pas la différence ou, si je veux adopter un discours politique, pourquoi il y a des gens qui croient que c’est la faute de l’immigration si la France va mal. Peut-être faut-il que ces personnes se baladent un peu avec de l’air froid dans la bouche pour voir qui sont ceux qui travaillent le dimanche…
Alesson Souza