Le décor est posé. On peut commencer le récit, qui est le but de cette chronique. Cette semaine, les camps ont été touchés de diverses manières.
Après la série d’expulsions décrite précédemment, « la place des Roumains » a été éclatée en trois. On ne peut que constater que ces expulsions ne sont pas suivies de véritables solutions. Et s’interroger de leur pertinence. Entre les Roms, à qui on ne demande évidemment pas leur avis, et les collectivités qui accueillent ces camps, on a l’impression qu’il n’y a que des perdants. Les collectivités voient juste le problème se déplacer d’un point A à un point B. Mais là n’est pas le sujet de notre épopée, revenons à nos impressions.
Il faut savoir que lorsque les Roms investissent un nouveau camp, la police peut les expulser immédiatement. Par contre, si leur présence dans le camp dure plus d’un mois, une procédure d’expulsion doit être mise en place. Concrètement, au bout d’un mois, l’angoisse de l’expulsion se fait moins pressante. Une fois les « baraques » reconstruites, les Roms reprennent leur routine comme précédemment décrite (fouille des poubelles, mendicité).
Un air de séduction
A notre arrivé au camp, le lundi 15 octobre, une dizaine de pères de familles viennent à notre rencontre. Ils nous demandent la traduction d’une notice de médicaments. Ils veulent savoir combien de fois par jour ils doivent le prendre pour qu’il soit efficace.
Dans un premier temps, nous n’avons pas compris pourquoi autant d’enthousiasme sur leurs visages et autant de mouvements avec leurs bras tendus, pour se faire comprendre. A la lecture de la notice, nous nous sommes très vite rendus compte de ce qu’il en était. En effet, elle précisait qu’il fallait prendre une dizaine de pilules par jour pour palier à « L’IMPUISSANCE MASCULINE ». Ils nous ont mis dans la confidence et demandé de rester discrets sur le sujet.
A leur tour, plusieurs femmes nous ont demandé de leur traduire également la notice d’une crème de visage rajeunissante.
A nos questions, le discours est le même d’un côté comme de l’autre. On nous explique que dans cette misère, le sexe et la séduction sont les seuls plaisirs dont ils peuvent abuser étant gratuit ou quasiment, d’où le nombre important d’enfants.
To be continued ……….
Les précédents articles de Desperate Roms Life :
1.0 Un premier contact fort en impressions
1.1 Un quotidien précaire
1.2 Les occupations des grands
1.3 Une série d’expulsions