De janvier à avril 2024, les adolescents du centre social Louis Braille ont travaillé avec le développeur Abdoulaye Diallo, afin de monter un projet autour de l’application “trouve ton stage”. Les élèves ont posé des questions au développeur dans le but de comprendre en quoi consiste son métier.
Centre Social Louis Braille : Pouvez-vous vous présenter ?
Abdoulaye Diallo : Bien sûr. Alors moi je suis Abdoulaye Diallo. Je suis développeur informaticien, développeur web et mobile. Mon travail c’est de développer des applications et je donne des cours d’informatique en parallèle.
CLSB : Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?
Abdoulaye Diallo : J’ai choisi ce métier parce que c’est un métier que j’aime bien, ça me permet d’être créateur de produits dans le domaine du mobile et l’informatique. C’est un domaine qui me passionne.
CLSB: Quel diplôme faut-il pour devenir développeur ?
Abdoulaye Diallo : Alors, il faut un diplôme universitaire, mais on peut commencer dès le bac en s’auto-formant. Moi pour ma part j’ai un master en informatique avancée application. C’est accessible dès le bac.
CLSB : Est-ce que ce métier est facile d’accès ?
Abdoulaye Diallo : Oui, c’est ce que je disais. Le métier est très facile d’accès, on peut s’autoformer. Il faut surtout aimer ce qu’on fait.
CLSB : Combien d’applications avez-vous créées, avec quels moyens et quels publics ?
Abdoulaye Diallo : J’ai eu la chance de travailler sur différents types d’applications, dont des applications grand public, qui sont disponibles sur les stores et que tout le monde peut télécharger, notamment dans le domaine du sport, de la santé et du transport de matières dangereuses. Enfin j’ai développé des applications pour des clients directs, c’est-à-dire une application qui n’est pas sur le Store, mais que des entreprises utilisent pour leurs salariés uniquement.
CLSB : Est-ce que c’est dur de percer dans ce métier ?
Abdoulaye Diallo : Ce n’est pas dur, mais c’est on va dire que la complexité réside dans le fait que c’est un métier vaste. Il y a beaucoup de choses, le monde de l’informatique est vague. Il faut constamment faire des mises à jour. C’est la seule difficulté pour moi.
CLSB : Avez-vous toujours été développeur ou avez-vous fait d’autres métiers ?
Abdoulaye Diallo : Moi, depuis que je suis dans l’informatique, j’ai alterné entre le développement web et le développement mobile. Après, avec l’expérience, je peux être très polyvalent sur les systèmes informatiques.
CLSB : Quelle application a le plus de succès ?
Abdoulaye Diallo : L’application qui a le plus de succès, c’est une appli pour les agriculteurs, du moins celle que j’aime bien. Et une autre application dans le domaine de la santé.
CLSB : Comment gérez-vous les problèmes avec les clients ?
Abdoulaye Diallo : Déjà j’essaye de limiter les problèmes avec la clientèle. En général il n’y a pas trop de problèmes puisque tout est marqué sur le contrat qu’on lui a proposé, donc on se réfère toujours à celui-ci. Et il faut surtout être à l’écoute du client, il faut accepter ce qu’il dit, car il est toujours le roi.
CLSB: Votre métier vous permet-il de voyager ou de travailler à l’étranger ?
Abdoulaye Diallo : Tout à fait, comme aujourd’hui où je me suis déplacé à Lyon, car je viens de Dijon. C’est une chance pour moi de pouvoir voyager avec mon métier, à l’étranger, comme en France. Je peux me déplacer pour des formations et pour participer à certaines missions liées à une application.
CLSB : Comment organisez-vous votre emploi du temps et combien faites-vous d’heures par semaine ?
Abdoulaye Diallo : En général je suis censé faire 39 heures par semaine, mais j’en fais plus. Mais c’est parce que j’aime beaucoup ce métier, donc il m’arrive parfois de passer des nuits à écrire des lignes de code.
CLSB: Quel était votre rêve d’enfant ?
Abdoulaye Diallo : Mon rêve d’enfant c’était soit être pilote ou travailler en lien avec l’informatique. Parce que j’aimais déjà beaucoup les ordinateurs.
CLSB: Quels sont les inconvénients de ce métier ?
Abdoulaye Diallo : L’inconvénient majeur c’est la solitude. Tout ce dont l’informaticien a besoin, c’est un ordinateur et une connexion internet. Donc, il peut rester longtemps derrière son ordinateur, ce qui peut l’amener à ne plus sociabiliser à force d’écrire des lignes de code. C’est un risque que j’essaye d’éviter en maintenant une activité sportive.
CLSB: Quel matériel est requis ?
Abdoulaye Diallo : Il faut un ordinateur et une bonne connexion internet. Et avec ces deux éléments, vous pouvez déjà aller loin. Dans mon cas, je développe des applications mobiles, donc j’ai besoin d’un téléphone pour les tester.
CLSB : Est-ce qu’il faut continuer à se former et à se remettre en question ?
Abdoulaye Diallo : Toujours surtout dans le domaine de l’informatique, car il y a quotidiennement des nouvelles mises à jour. Nous avons constamment besoin de faire une veille technologique, pour repérer les tendances, les changements et les règles de sécurité. C’est comme le téléphone, il faut faire une mise à jour à chaque fois.
CLSB : Avez-vous le sentiment d’être bien payé ?
Abdoulaye Diallo : Oui, honnêtement dans mon domaine je pense que nous n’avons pas de quoi nous plaindre. Je pense être bien payé.
CLSB : Êtes-vous content de former des jeunes ?
Abdoulaye Diallo : C’est une expérience toute nouvelle pour moi, j’ai beaucoup aimé et vous remercie tous pour cela. Vous m’avez beaucoup appris et vous avez été une source d’inspiration pour moi, lorsqu’on se partageait mutuellement nos idées.
CLSB : Avez-vous transmis votre passion à des jeunes qui sont ensuite devenus développeurs ?
Abdoulaye Diallo : Je l’avais déjà fait, car je délivre des cours à l’Université. Mais je ne l’avais jamais fait avec des jeunes comme vous. Et j’espère que vous avez aimé et que certains vont s’orienter vers l’informatique ou des filières techniques.
CLSB : Est-ce que c’est plus gratifiant de former un jeune issu de banlieue ou un jeune issu de la faculté ?
Abdoulaye Diallo : C’est une très belle question. Comme je vous l’ai dit, moi j’enseignais à des personnes qui voulaient vraiment faire de l’informatique en faculté. Mais le sentiment n’était pas similaire à celui de vous former vous. Ce j’ai découvert et ce que j’ai vécu avec vous, est incroyable pour moi. Honnêtement, c’est une expérience que j’ai vraiment appréciée. Donc, la formation de ces deux publics est gratifiante, mais j’ai ressenti quelque chose en plus avec vous, certainement à cause de votre innocence.
CLSB : Avez-vous une idole ?
Abdoulaye Diallo : Dans le domaine de l’informatique, je dirais Steve Jobs. Vous voyez qui est Steve Jobs ? C’était le directeur général d’Apple. Il n’est plus en vie, mais j’aimais beaucoup son regard marketing.
Les adolescents du secteur adolescents du centre social Louis Braille.