Le Jeudi 30 Janvier 2020, c’est à travers une interview du Lyon Bondy Blog que le directeur Azzedine Soltani nous a décrit l’envers du décor du cinéma des Amphis de Vaulx-en-Velin.
Pouvez-vous présenter le cinéma des Amphis ?
Le cinéma des amphis ce n’est pas un cinéma a la base, c’est un théâtre qui a été construit (d’où le nom, les Amphis). Il n’y avait pas de cinéma avant à Vaulx-en-Velin, il n’y en avait que le week-end. C’était ouvert en septembre 1982 et moi j’ai attaqué le cinéma en décembre 1982. Normalement il devait y avoir deux salles de cinéma au centre-ville de Vaulx-en-Velin, mais elles n’ont jamais vu le jour. On a commencé à ouvrir le samedi-dimanche puis le vendredi soir et maintenant on est ouvert mercredi, vendredi, samedi, dimanche. Mais par contre toute la semaine, on a des séances scolaires, on accueille plus de 4000 élèves par trimestre. En dehors du cinéma, il y a des fois du théâtre mis en place par des associations mais c’est très rare.
En quelle année ce cinéma a été créé ?
Les Amphis ont été inaugurés en septembre 1982 et la première séance a eu lieu le 18 décembre 1982, c’est là que j’ai commencé à travailler dedans.
Quel est votre rôle en tant que directeur ?
Alors moi, je fais la programmation, je gère le planning de la salle, je calcule les recettes, je paye les distributeurs, je monte les dossiers de classement, les dossiers de subvention et j’organise aussi le festival du film court.
Comment marche l’exploitation du cinéma ?
Comme tous les cinémas, les films sont mis à disposition par les distributeurs de cinéma, les distributeurs ce sont des gens qui cherchent à ce que leurs films soient exploités.
Soit on a les gros multiplex qui ont les blockbusters en sortie nationale et les exploiteurs renversent 50% de leurs recettes aux distributeurs et une partie va à la taxe spéciale additionnelle, cela permet d’améliorer les salles.
Toutes les salles de cinéma sont comme ça, une salle municipale comme la mienne ou une salle privée comme Pathé ou multiplex. Vous imaginez donc que dans les multiplex, le nombre d’épargnes en termes de billetterie et en taxes, elle est énorme, c’est 80% de la fréquentation niveau national, les salles comme les miennes, font 20% de la fréquentation.
Dans une ville comme la nôtre on est 50 000, normalement pour que le cinéma fonctionne bien on devrait tourner entre 30 000 et 40 000 spectateurs par an. Donc il s’agit d’un truc spécifique aux salles. Les salles municipales il y en a de moins en moins mais il reste Vénissieux, Vaulx-en-Velin.
En quoi consiste les festivals ?
L’idée que j’avais au départ, c’était de diffuser des films qu’on ne voit pas ailleurs, notamment des courts-métrages. Cette année c’était la 25ème édition. Mais après il faut trouver des financements, des subventions, parce que quand on parle de courts-métrages les gens ne sont pas habitués à en voir, même s’ils sont courts ce sont quand même des films et qui ne sont pas du tout commercialisés pour le coup. Le court métrage, il y en a très peu, à chaque programme on diffuse un court métrage avant le film, mais avant il y en avait tout le temps. Les courts-métrages avant, c’étaient des réalisateurs qui faisaient leurs premiers films et cela leur permettaient d’être vu en salle, maintenant, pour voir des courts-métrages, il faut faire des festivals. Les courts métrages ne rentrent pas dans l’exploitation cinématographique, tous les revenus viennent aux exploitants
Les films de ce cinéma sont-ils grand public ?
A.S : Oui, alors après dans le cas de l’exploitation cinématographique classique, nous on n’a pas les films en sortie nationale. A l’époque les grosses salles de distribution demandaient d’avoir en exclusivité les sorties nationales, depuis 20 ans, les salles comme Vénissieux, St-Priest se sont associées et ont réussi à avoir les sorties nationales et ils font autant d’entrées que dans les multiplex. Nous, historiquement on n’a jamais eu les sorties nationales puisque la ville n’a jamais voulu payer une sortie de copies en pellicule a l’époque et surtout comme on ne fait pas énormément d’entrées, les distributeurs préfèrent donner aux salles qui font beaucoup plus d’entrées en sortie nationale, nous on a les films au bout de 4 semaines, donc effectivement on programme des films tout public et des films d’auteurs pour les cinéphiles qui s’intéressent à un cinéma différent.
Les films de ce cinéma sont-ils modernes ?
Oui, on sort des films qui sont à l’affiche en général, on ne participe pas aux films du patrimoine, après on peut passer des vieux films. Mais certains cinémas le font.
Les films de ce cinéma sont de toutes les nationalités ?
Le cinéma, d’une manière générale, est universel, après on sort des films de l’ensemble des réalisateurs mondiaux, on a les films indiens qui sont diffusés en premier, les films américains en deuxième et les films français en troisième. Mais on sait que les plus grosses productions sont américaines, mais effectivement, la France et les États-Unis sont les pays qui diffusent le plus de films dans le monde puisque c’est ceux qui produisent le plus de films. Après il y aussi les films Iraniens, les films Turcs, les films Allemands, les films Italiens, les films Anglais, ces films là on les diffuse aussi.
Quel(s) outil(s) utilisez-vous pour diffuser vos images ?
Aujourd’hui toutes les salles sont équipées de la même manière, elles sont équipées de projecteurs numériques, tout le monde diffuse en numérique. Avant on avait la pellicule, on était donc équipé en appareil 35 mm, aujourd’hui on est équipé d’un gros vidéoprojecteur numérisé. Bientôt, il n’y aura plus de cabine de projection.
Comment marche le son au cinéma ?
Avant, il y avait des pistes optiques, maintenant, comme tout est numérisé, un enregistrement va sur un ordinateur et il y aura un montage. Aujourd’hui, on a des pistes sons et des pistes images, et tout est mixé en post-prod et le son et l’image s’imbriquent en même temps. Avant, c’était bien distinct sur la pellicule, maintenant avec le numérique il n’y a plus rien qui est distinct.
Comment on fait pour que le son reste dans la salle ?
D’une manière générale il y a la moquette qui absorbe le son pour ne pas qu’il passe à l’extérieur, tout est diffusé dans la salle, c’est fait pour qu’il n’aille pas dehors, comme les matériaux sont plus importants pour réduire le son et pour ne pas qu’il y ait d’écho.