Ce samedi 12 octobre, la section lyonnaise d’ATTAC (Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne) organisait une action dans le cadre de la campagne nationale de l’association qui a cours du 11 au 19 octobre partout en France.
Les militants se sont réunis d’abord sur la place Charles Béraudier à la Part-Dieu, où l’affluence d’un samedi après-midi leur offrait une tribune idéale, puis à la sortie du métro Charpennes, devant l’agence BNP. Ils ont joué une mise en scène destinée à faire comprendre le rôle des grandes multinationales dans l’effondrement écologique et la crise financière, à grands renforts de masques et d’accessoires afin d’interpeller les passants. Pendant ce temps, d’autres militants assuraient la distribution de livrets expliquant les enjeux, dans une visée d’éducation populaire chère à l’association. « C’est le principal pour nous, aider les gens à prendre conscience, et leur donner des outils dans ce but » explique Madeleine, militante venue de Vienne.
Les principales victimes du jour étaient la BNP, Amazon, Mac Donald’s, Monsanto, Total. Ce sont les têtes de gondole choisies par ATTAC pour cette action. Ce qui leur est reproché s’articule en plusieurs points : l’évasion fiscale massive que pratique ces entreprises (qui atteindrait 1,5% du PIB selon une étude de 2015 soit 36 milliards d’euros), leur rôle dans la pollution de la planète, et leurs politiques managériales empreintes de violence sociale. Mais ce sur quoi appuie l’action du jour, c’est l’impunité dont ces grands groupes jouissent, puisqu’aucun système coercitif n’est mis en place pour moraliser leurs pratiques, toujours selon ATTAC France. L’association détaille précisément les faits dans le livret proposé aux passants, ce qui permet d’engager des discussions entre les militants et les passants.
L’action fût donc menée avec succès par la trentaine d’adhérents mobilisés, si l’on en croit Josette, l’une des organisatrices : « Nous avons été visibles, nous avons créé une animation à la Part-Dieu, ça a interpellé, c’est gagné ! ». Cédric ajoute : « C’est le rôle des associations que d’informer. Aujourd ‘hui les gens se méfient des médias dits « mainstream », ils ont tendance à mieux écouter les médias alternatifs, les associations. ». Quant à l’action devant l’agence BNP de Charpennes, après avoir joué leur mise en scène près de la devanture, les militants ont scandés quelques slogans hostiles au groupe, éveillant un soutien parfois explicite des gens de passage.
Pendant ce temps à Nanterre, les leaders de l’association ATTAC France repeignaient la façade du siège de Total en noir pour dénoncer ses agissements dans l’extraction d’hydrocarbures. Le porte-parole Maxime Combes, ainsi que 5 autres militants, étaient arrêtés pendant quelques heures, et Monique l’apprend au téléphone sur le trottoir de la BNP : « C’est devenu une habitude maintenant, les actions non violentes sont durement réprimées » déplore-t-elle en reprenant le métro pour rejoindre les locaux de l’association et assurer le bilan de la journée.
ATTAC poursuit ses initiatives contre l’impunité des multinationales jusqu’au 19 octobre.