Le 15 février dernier, le LBB accueillait des jeunes de la MJC Monplaisir et du Boxing Club Décinois. Ils ont pu poser des questions à Slim Mazni, journaliste d’investigation à Lyon Mag.
Slim Mazni a passé 7 ans à Lyon Capitale comme journaliste d’investigation. Aujourd’hui, il enquête pour Lyon Mag et est reconnu comme un des meilleurs journalistes d’investigations lyonnais. Il a notamment enquêté sur l’affaire des policiers « ripoux » de Vénissieux. Petit résumé des échanges avec les jeunes.
Qu’est-ce qui vous a poussé à être journaliste ?
Dans mon centre social, il y avait un projet pour devenir animateur. On m’a proposé de le devenir en passant le BAFA. Pour le financer on devait faire un journal « La Parole aux Enfants » et le vendre. Ca me plaisait et pendant les vacances d’ été on le vendait toutes les semaines. Le BAFA m’a été utile, car j’ai pu financer mes études. J’avais des amis photographes qui couvraient la guerre d’Algérie et ils sont revenus à Lyon où ils ont crée un collectif « filtrage ». Le journalisme nous plaisait et en 2007, il y a eu Rue89 qui a été crée et j’ai travaillé pour eux. J’ai abandonné l’enseignement petit à petit et je suis devenu journaliste. Ensuite il y a eu Lyon Capitale qui se faisait racheter et ils m’ont proposé un contrat que j’ai accepté. J’ai travaillé pour eux pendant 7 ans.
Vous avez toujours fait de l’investigation ?
Cela m’arrive de couvrir un procès, de faire du sportif. Il faut savoir être polyvalent. Et le temps de l’actualité est un temps d’urgence.
Je vais au conseil municipal de Lyon, et ça c’est du journalisme de terrain.
Que faut-il faire pour être enquêteur ?
C’est un métier difficile, on a une pression pénible à vivre au quotidien. Si on est bon dans un domaine, il faut insister. À Lyon il n’y a pas de journalistes qui enquêtent. J’essaye de sortir des choses qui ne sortent pas et qu’on ne veut pas faire sortir. N’importe qui pourrait le faire et c’est ce que l’on me demande de faire.
Faut-il faire des études pour être journaliste ?
Il n’y a pas d’études requises. Tu peux ne pas avoir le bac et devenir journaliste. Si tu t’intéresses vraiment à un domaine précis comme le jeu vidéo par exemple, et bien il y a des journaux spécialisés qui ne traitent que de cela. C’est assez rare donc il faut être très bon. Pour être embauché, il vaut mieux avoir des études. Moi je ne suis pas passé par une école, car j’ai fait des études de philosophie.
L’occasion pour ces jeunes d’échanger autour d’une table dans un échange convivial, et de pourquoi pas devenir plus tard tout comme Slim Mazni, journaliste d’investigation.
Bonne initiative cette rencontre pour les jeunes des banlieues ou non.
Je crois que dans ce métier, c’est la constance et la persévérance qu’il faut avoir pour réussir.