Dans le cadre des élections européennes, le FN circonscription Sud-Est, organise ce jeudi au palais de la mutualité (Lyon 3ème), son dernier meeting, trois jours avant le scrutin prévu ce dimanche 25 mai.
Il est 19h, le meeting commence. Christophe Boudot fraichement élu à Lyon, prend le premier la parole, et présente la tribune, composée de : Bruno Gollnisch, 3ème de liste, Gabrielle D’Ornano 4ème, Jérôme Ravier, maire du 7ème secteur de Marseille, pour le clin d’œil 7ème sur la liste, représentant la Loire, Sylvie Robert, précède ce dernier, et pour finir, les lyonnaises, Blanche Chaussat 20ème position et Agnès Marion élue dans le 7ème à Lyon, clôture la liste. Trois autres élus des municipales lyonnaises et villeurbannaises sont présents dans la salle (Norbert Hekimian 6ème, Romain Vaudan 3ème et Stéphane Poncet) et Ludovic Ifri élu de Bron.
En bon viticulteur, il nous démontre la maturation du nouveau millésime européen. Il explique que la politique de la décentralisation du pouvoir de la capitale vers les villes et les régions. Elle participe de la captation de l’autonomie de notre pays par Bruxelles, au niveau local. Les subventions et les financements de projets commerciaux et régionaux seront désormais la prérogative de la capitale européenne. Il en déduit à un déni de la démocratie avec la loi du 27/01/14. En effet, les décideurs des politiques locales seront «Bruxellois».
Jérôme Ravier en « guest-star »
Il prend la parole : « Je suis heureux d’être à Lyon, la plus belle ville de France, moi qui viens de Marseille, la plus belle ville du monde ». Avec son champ « lexical » frontiste, il nous apprend que les quartiers nord de Marseille sont toujours au nord de Marseille. Le maire du 7ème secteur de Marseille, cite le nom de Kalachnikov en rafale, rappelant le quotidien de ses administrés. Sa démonstration consiste à établir Marseille comme « première filière de l’immigration européenne ». Il affirme : « Dans les quartiers nord, il y a 151 000 habitants qui se sont déclarés, mais plus se sont déclarés aux minima sociaux ». C’est évidemment faux. Il s’avère que 20,4 % des ménages dans le 13ème et 28,9% des ménages dans le 14ème bénéficient des minimas sociaux. Soit à la louche environ 25 % des habitants des quartiers Nords (soit environ 30 000 personnes). C’est supérieur à la moyenne de Marseille (16,7%) et de la France. Mais on est bien loin des pus de 100 % annoncés par le frontiste.
Fidèle à la tradition marseillaise, il a le verbe haut et imagé. Cela ressemble à du Pagnol, les cigales en moins. Il se présente face à un travail de fourmi, après l’anesthésie socialiste et de la droite depuis 30 ans.
Bruno Gollnisch transforme la tribune en amphithéâtre
Il nous donne un cours magistral sur les raisons du démantèlement de l’Europe en trois points :
- La sortie de l’euro. Il cite le seul français prix Nobel d’économie, Bruno Allais, rejoins par huit autres prix Nobel, qui dénoncent la dangerosité de l’Euro. Il cite des pays en exemple qui ont réussi à sortir de systèmes économiques pour réussir à créer leur propre monnaie : les pays baltes sortis de l’URSS, la Slovénie qui est sortie de la Yougoslavie même chose, cas similaire avec la Slovaquie qui est sortie de la Tchécoslovaquie.
- Il démonte l’adage, « l’Europe c’est la paix ». Pour citer Jean Marie Le Pen qui inverse le paradigme : « c’est la paix qui a permis l’Europe »
- Le dernier pilier européen qu’il attaque : « L’Europe, c’est la coopération », et « l’investissement dans la recherche ». Bruno Gollnisch prétend que c’est qu’une politique favorisant certains industriels, en citant « Airbus », quant à « Ariane Espace » et « Cyclo Tron » de Genève sont des particularités et n’ont pas de compte à rendre aux Etats.
Ouvertement, le Front National, appelle ses électeurs à voter massivement ce dimanche, pour pouvoir devenir un groupe parlementaire avec possibilité de blocage de la machine par l’intérieur. C’est le « cheval de Troie tête » (Jean-Marie Le Pen, Marie Christine Arnautu et Bruno Gollnisch) qui veut entrer au parlement européen pour le combattre.
En filigrane, le Front veut géner la politique de captation du pouvoir de la France vers l’Europe, comme pour mieux en sortir dans l’optique d’une victoire aux présidentielles de 2017.
A la fin du meeting, un militant et un sympathisant nous glissent une petite phrase. Yannick, 40 ans, président du collectif Racines : « C’est un très bon meeting, il est complet. Un discours construit sur l’Europe et le style inimitable de Bruno Gollnisch. Je suis comblé ». André, sympathisant de 68 ans : « On est toujours déçus que le public ne soit pas au rendez-vous, la date n’était pas l’idéal à cause du débat diffusé ce soir sur France2, mais on va vite rentrer pour voir la prestation de Madame Le Pen ».
En attendant de voir leur leader à la télé, les frontistes restent fidèles à leur tradition et entonnent le premier couplet de la Marseillaise.