Municipales 2026 : Béatrice de Montille veut une alliance de travail avec toutes les forces de la droite à Lyon

Béatrice de Montille, conseillère municipale lyonnaise d’opposition est élue du 3ème arrondissement. Elle s’est entretenue au micro du Lyon Bondy Blog dans le cadre de notre dossier  » A un an des municipales ». Entretien .

Lyon Bondy Blog : Pouvez-vous vous présenter pour les lyonnais qui ne vous connaissent pas ?

Béatrice de Montille : Je suis Béatrice de Montille, aujourd’hui conseillère municipale de Lyon, élue dans le troisième arrondissement. Avant ma vie politique, j’ai créé une entreprise qui tourne toujours, qui s’appelle Merci Maman, que j’ai créée il y a 17 ans et qui emploie 25 personnes. Et entre-temps, j’ai été présidente du Réseau Entreprendre, un réseau de 400 chefs
d’entreprise bénévoles qui accompagnent créateurs et repreneurs d’entreprises.
Je suis une femme à la fois du monde économique, associatif et aujourd’hui politique lyonnais.

L.B.B : Justement, votre vie a basculé début juillet 2020, car vous êtes devenue élue, certes, d’opposition. Est-ce que devenir élue ça change la vie ?

B.D.M : Ça ne change pas la vie quotidienne d’être dans l’opposition. Ce n’est pas un travail au quotidien, à temps plein, même si aujourd’hui, je suis à temps plein pour préparer les municipales, mais quand on est dans l’opposition, on n’a pas de bureau à la mairie. C’est un travail de terrain pour être en connexion avec les habitants. Le travail d’opposition, c’est un travail que j’ai trouvé assez difficile, assez frustrant, parce qu’on est entendu uniquement quand on pousse des coups de gueule. Et moi, je suis quelqu’un qui aime construire et qui aime être dans l’action. Je suis heureuse de rentrer dans une période de campagne électorale où on est justement dans la construction et dans l’action.

L.B.B : Les élections municipales de 2026 arrivent très vite . Quels seront les axes prioritaires à travailler sur votre programme pour cette échéance électorale ?

B.D.M : J’ai lancé « Lyon Au Cœur », mon association politique, depuis un an et demi. Je suis toute la journée dehors, à l’écoute des lyonnais, que ce soit à travers des cafés d’arrondissement, des réunions d’appartements, des réunions de tête-à-tête, des auditions. J’ai fédéré une équipe autour de moi et en étant à l’écoute des Lyonnais, déjà, j’ai compris que c’était tout à fait possible de gagner Lyon. Aujourd’hui, il y a une forte insatisfaction de l’action municipale. Je pense qu’il faut qu’on pose un projet qui soit positif pour Lyon, bien aligné avec les attentes des Lyonnais. On doit être là pour améliorer la qualité de vie des Lyonnais, faciliter leur vie quotidienne. Cela passe par plusieurs axes prioritaires qui se dégagent de nos rencontres, de nos sondages : La sécurité et le civisme, les mobilités et les transports. En dernier, je mettrais le point sur l’économie de proximité notamment avec nos commerçants. On a besoin de tout cela pour avoir une ville qui rayonne.

L.B.B : Vous vous exprimez sur le manque de nouveaux projets. La construction de nouveaux bâtiments pourrait redonner du dynamisme à la ville de Lyon ?

B.D.M : C’est vrai qu’on n’est plus dans l’ère des maires bâtisseurs. Aujourd’hui on est plutôt dans l’ère des maires rénovateurs. Non seulement parce que c’est une urgence écologique, mais aussi parce qu’il manque aujourd’hui de fonciers pour pouvoir
développer de grands nouveaux projets. Moi, je suis attachée à l’héritage et à la transmission. C’est pour ça que je suis une femme de droite. Je pense, en effet, qu’on hérite d’une très belle ville, avec un patrimoine auquel on est très attachée, et qu’il faut sans cesse rénover. Il y a une grosse action à mener, que ce soit sur les bâtiments sportifs, par exemple, que ce soit sur les bâtiments culturels, et puis, évidemment, les logements. Petite parenthèse, il faut qu’on permette à nos artisans d’accéder à Lyon, sinon, on n’arrivera pas à rénover notre ville. Aujourd’hui, tout est lié, on se rend compte que tout est lié. Évidemment, il faudra qu’on ait de l’ambition pour notre ville et ça passe malgré tout par une politique de grands projets. Je ne vais pas vous les dévoiler aujourd’hui. J’ai en tête de grands projets.

L.B.B : Le palais des sports de Gerland accueille depuis le début de l’année 2025, les filles de l’Asvel. Justement est-ce que ce grand palais des sports a besoin d’un petit coup de rénovation. Vous le voyez en tant que tel ? Est-ce qu’il est important d’avoir une belle enceinte sportive au sein de la ville de Lyon ?

B.D.M :  Oui je pensais plus aux rénovations, vraiment de clubs sportifs, vraiment du quotidien, parce que je connais mieux le troisième dans lequel il y a du travail à faire en termes de rénovation. C’est vrai que c’est un arrondissement qui avait été d’ailleurs un peu oublié pendant des années. On a été obligé de rénover la piscine Garibaldi récemment, mais ça fait partie des bâtiments que je trouvais dans un état quand même pas à la hauteur de la ville de Lyon. Donc voilà, je pense qu’il ne faut pas attendre d’être dans l’obligation de rénover pour le faire. C’est un travail du quotidien alors c’est moins vendeur dans une
campagne électorale peut-être que d’annoncer des grands projets autour justement du palais des sports par exemple. Je pense qu’il y a vraiment un travail de rénovation de tous les équipements sportifs, pas seulement les bâtiments emblématiques mais vraiment être à l’écoute de toutes les associations.

L.B.B : C’est peut-être une question de pragmatisme ?

B.D.M : Exactement moi je suis quelqu’un de très pragmatique. Il y a pour moi trois maîtres mots : le courage, le réalisme et l’efficacité. Si on met ces trois valeurs dans tous les projets qu’on mène, je pense que, déjà on a l’écoute des habitants qui deviennent d’ailleurs beaucoup plus tolérants par rapport aux travaux. Si on est courageux, réalistes et efficaces en effet je pense qu’on obtient des résultats qui sont convaincants pour les habitants.

L.B.B : Par rapport à vos ambitions que vous avez annoncé, notamment votre volonté de rassembler un peu les partis de droites pour pouvoir arriver à 2026. Est-ce que vous pensez que c’est possible et comment pensez-vous y parvenir ? Est-ce que vous avez déjà eu des discussions déjà avec certains élus pour avoir notamment ce qui manque un peu depuis 2001 un leader naturel à Lyon pour la droite lyonnaise ?

B.D.M : Encore une fois j’ai pas une lecture de parti pour l’élection municipale. je pense qu’il faut vraiment se dire avec qui on est prêt à se rassembler pour Lyon et donc c’est pas la droite pour moi c’est même plus large que la droite. Moi j’ai décroché mon téléphone, j’ai pris des cafés avec Georges Kepenekian, Christophe Marguin évidemment je vois Pierre Oliver régulièrement puisqu’on est dans le même groupe d’opposition municipale avec Thomas Rudigoz. Voilà je pense qu’il faut qu’on se parle entre amoureux de Lyon qui ont mené des combats communs d’ailleurs au sein de l’opposition lyonnaise. On a été très souvent d’accord sur les combats d’opposition. On avait par exemple demandé une MIE, Mission d’Information et d’Evaluation sur la sécurité. Les trois groupes d’opposition étaient d’accord et rassemblés pour mener cette opération qui a duré pendant 6 mois avec des auditions, des rendez-vous sur le terrain de tous les acteurs de la sécurité que ce soit sur la sécurité, sur les mobilités sur l’économie. Il n’y a aucune divergence avec tous les gens que je viens de vous citer, donc il faut qu’on soit rassemblés, mais moi je le prône déjà depuis un an et demi ça ce n’est pas nouveau. Aujourd’hui il y a un nouvel acteur qui rentre en jeu qui est Jean-Michel Aulas.


LBB : Il y a plusieurs acteurs parce qu’il y a aussi Georges Képénekian qui s’est affiché qui a déclaré à nos confrères qu’il était prêt à reprendre le chemin pour être maire de Lyon, on entend Thierry Braillard, on entend parler de beaucoup de monde !

B.D.M : Je pense qu’il faut qu’on soit tous rassemblés. Évidemment l’incarnation est importante, il faut qu’il y ait un projet fédérateur et puis après ce qui est très important c’est la dynamique qu’on arrivera à créer et moi je veux qu’il y ait une dynamique avant le premier tour. Je refuse les alliances d’entre deux tours qui, on l’a bien vu lors de la dernière élection, ne sont pas gagnantes : 1 plus 1 n’est pas égal à 2, il faut vraiment qu’on crée ce rassemblement avant. Il ne faut pas qu’on propose des alliances de partis mais un rassemblement de lyonnais pour gagner Lyon.

L.B.B : Au sein des Républicains, en ce moment il y a deux camps : les pro-Retailleau et les pro-Wauquiez, par exemple Pierre Oliver est plutôt pour Wauquiez, vous êtes plutôt pour Retailleau : comment peut-on rassembler cette famille de la droite ?

B.D.M : J’étais sur la liste des régionales de Laurent Wauquiez et en effet je suis proche depuis toujours de Bruno Retailleau, ayant fait la campagne de Fillon c’est comme ça que je l’avais rencontré. Je le connais depuis dix ans pratiquement maintenant. En fait c’est la même démarche pour Lyon et pour la suite, il va falloir qu’on soit rassemblés au sein des Républicains. On ne peut pas se passer des différents talents. Vous savez que je suis très proche de David Lisnard, le président des maires de France, donc voilà je pense que pour gouverner un pays comme la France on aura besoin de toutes ces personnalités et à nous de trouver quel est celui qui est le plus à même de rassembler. Aujourd’hui je pense que c’est Bruno Retailleau, en tout cas pour la présidence des Républicains.

L.B.B : Bruno Retailleau pour vous donc ?

B.D.M : Oui moi je soutiens officiellement Bruno Retailleau parce que je sais qu’ il a été président pendant longtemps des républicains au Sénat donc c’est un lieu où il a su faire converger. Il a su faire travailler ensemble des gens qui avaient des affinités ou des sensibilités politiques différentes, donc il s’est rassemblé. Moi, je lui fais confiance pour ça, c’est la raison pour laquelle je le soutiens. Il fait un très bon travail en tant que ministre de l’Intérieur aujourd’hui et tout cela nous redonne des couleurs.
En fait, il faut toujours se remettre dans l’intérêt des français à mes yeux : “quel est l’intérêt des lyonnais ?”, qu’on soit guidé par ça plutôt qu’être guidé par nos logiques partisanes. Je pense qu’il faut vraiment prendre de la hauteur. C’est pareil dans nos entreprises les clients. C’est un peu la même chose. Je pense que pour Lyon les meilleures idées pour Lyon on les aura en écoutant les lyonnais. C’est la démarche que j’ai initiée avec Lyon depuis un an et demi.

L.B.B : Pensez-vous que les élections européennes qui ont eu lieu en 2024 ont rebattu en quelque sorte les cartes pour la droite en vue notamment des municipales de 2026 ?

B.D.M : En fait, d’une élection à une autre, on ne peut pas du tout comparer les résultats. Les élections européennes sont très différentes des élections législatives qui ont suivi et ce sera très différent pour les municipales. On a de la chance sur une élection municipale c’est très incarné et les gens sont contents de voter pour cette élection de choisir leur maire. C’est très différent des grands combats de l’Assemblée Nationale. Je pense que l’on a toutes nos chances. Il faut écouter les lyonnais et être rassemblés. Redonner la parole aux lyonnais.

L.B.B : Quelle est votre attache par rapport à Lyon ?


B.D.M : J’ai grandi à Lyon et mes premières années, je suis partie dans le Limousin. pendant 10 ans mais mes grands frères et sœurs sont tous revenus étudier à Lyon. C’était la ville qui me faisait rêver depuis le Limousin. Donc je suis revenue faire mes études ici, je suis partie 14 ans en Angleterre et j’ai à nouveau choisi de revenir à Lyon. C’est le fil conducteur de ma vie. J’ai épousé un lyonnais donc ma belle famille est lyonnaise aussi ma maman habite à Lyon aujourd’hui encore, c’est ma ville de cœur et c’est la ville dans laquelle j’ai envie de m’investir.


L.B.B : Vous avez parlé justement de vos 14 ans passés en Angleterre est-ce que vous pensez que justement cette expérience-là peut être un bagage solide notamment pour vous présenter et appuyer vos atouts ?

B.D.M : J’aime beaucoup votre question parce qu’en effet ces années en Angleterre m’ont marquée forcément. Quatorze ans c’est une longue étape de ma vie. C’est d’ailleurs cette étape qui m’a donné envie de m’engager en politique, parce que j’ai vu les atouts de notre pays et les faiblesses de notre pays. Je pense qu’on a un pays avec vraiment beaucoup d’atouts et j’ai le sentiment un peu qu’on gâche nos talents et c’est pareil pour Lyon. Toutes mes réunions je les commente en demandant les coups de cœur et coups de gueule parce que je veux vraiment aussi qu’on liste les coups de cœur qu’on a pour cette ville. C’est notamment l’emplacement géographique, la dynamique économique, l’attachement à nos commerces , à la gastronomie, au patrimoine. C’est une ville qui est ville. C’est notamment l’emplacement géographique, la dynamique économique, l’attachement à nos commerces , à la gastronomie, au patrimoine. C’est une ville qui est belle à ses fleuves. Ce que j’ai appris en Angleterre, c’est qu’il faut s’appuyer sur ses forces, je vais vous donner un exemple pour illustrer. Le joueur de football Thierry Henry, quand il est arrivé en Angleterre il a été très surpris parce que son coach sportif lui a fait travailler ses forces alors qu’en France il avait travaillé ses faiblesses on avait essayé de corriger ses faiblesses pendant des années. Or c’est bien plus intéressant de déployer ses qualités et c’est beaucoup plus productif. C’est la même chose: on va s’appuyer sur les forces de Lyon pour continuer à faire rayonner cette ville et la rendre attractive. Lyon, c’est une ville de passage c’est une ville de dynamisme, c’est une ville de réseaux et profondément humaniste. Ça a été d’ailleurs une erreur de Grégory Doucet pour moi qui est arrivé de façon trop sectaire. A Lyon tout le monde travaille ensemble, le politique n’est pas tout puissant, il travaille avec le monde économique et le monde culturel. Ça a été la puissance de Gérard Collomb, il a su s’appuyer sur les grands patrons lyonnais. Les grands maires ne sont pas ceux qui arrivent avec un programme prédéfini pensant pouvoir sauver la ville. Je pense qu’il faut jouer avec les différents acteurs et mettre en lumière les Lyonnais, parce que ce sont eux les acteurs de Lyon.

L.B. B : En ce moment on parle beaucoup de la loi PLM qui réinterroge notamment le mode de scrutin, est-ce que vous craignez que ça influence les prochaines élections municipales et que ça influence aussi un peu le mode de vote des citoyens lyonnais ?

B.D.M : Alors j’en ai parlé avec Bruno Retailleau lors de sa visite et il pense que la loi ne passera pas qu’on est trop court maintenant en temps pour qu’elle soit réformée. Moi je suis favorable à la réforme de la loi PLM. Je pense que les Lyonnais ont envie de choisir leur maire. Aujourd’hui c’est une élection indirecte. Les Lyonnais votent pour une liste d’arrondissements qui envoie ensuite des conseillers municipaux au conseil municipal et qui votent pour le maire. Je pense qu’on gagnerait justement en démocratie participative en réformant ce mode de scrutin mais il y a sûrement un travail assez important à faire justement pour bien réfléchir au rôle de l’arrondissement. Ce n’est pas uniquement un mode de scrutin c’est aussi repenser les missions de chaque échelon notamment la mairie d’Arrondissement. Et ça, ça prend un peu de temps, il ne faut pas le faire trop rapidement, je crois que ce n’est pas forcément en effet la priorité des Français. Moi j’aurais aimé que ce soit mis en place avant l’élection mais là je crois qu’il va falloir accepter qu’il n’y ait pas de réforme pour les Lyonnais avant les élections de 2026. Cette loi est une anomalie démocratique. Cette loi a été créée en 82. Le poids des arrondissements n’a jamais été revu donc les arrondissements ne sont pas complètement représentés à leur juste valeur au sein du conseil municipal, avec des populations qui ont varié dans les arrondissements.

L.B.B : Justement est-ce que quand un parti prend la mairie, le poids de sa majorité n’est pas trop écrasant par rapport aux autres partis d’opposition ?

B.D.M : Moi qui ait été dans l’opposition c’est sûr qu’on se sent très petit par rapport à la majorité après moi je suis plutôt favorable à une majorité qui a les moyens d’agir et donc je ne suis pas choquée par le fait qu’il y ait une surreprésentation de ceux qui gagnent les élections je pense que c’est plutôt bien pour permettre au maire d’être acteur de son mandat

L.B. B : Quel est votre souhait pour les municipales de 2026 ?


B.D.M : Un grand rassemblement qui permettra de gagner Lyon










La rédaction

Crée en 2008, la rédaction du Lyon Bondy Blog s'applique à proposer une information locale différente et complémentaire des médias traditionnels.

Voir tous les articles de La rédaction →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *