La plateforme d’admission post bac Parcoursup a ouvert le mercredi 15 janvier. Le moment est venu de remplir ses vœux de poursuite d’études.
Au lycée La Martinière Monplaisir, dans le huitième arrondissement de Lyon, les lycéens découvrent la plateforme accompagnés de leurs professeurs. Le recteur de l’académie de Lyon, Olivier Dugrip, s’est déplacé à leur rencontre hier dans l’après-midi.
Découverte de Parcoursup par les lycéens
Le recteur a d’abord rencontré une classe de terminale STI2D. Dans une salle informatique assez large, le recteur a circulé d’élève en élève pour échanger sur les différents projets d’orientation. Pour les lycéens, une angoisse assez faible : tous se sentent soulagés d’être accompagnés par l’équipe pédagogique. De fait, les professeurs en charge de la classe sont très réactifs aux interrogations de leurs élèves.
Chiffres clés de l’académie
La rencontre s’est poursuivie dans une demi-classe de terminale générale, dans une salle informatique plus étroite cette fois-ci. Au tableau, un diaporama reprenant tous les éléments de la procédure d’admission Parcoursup, explicitée par deux professeurs sous l’œil attentif du recteur. Celui-ci a pu rassurer les lycéens en partageant quelques chiffres : 92% des lycéens ont reçu au moins une proposition d’admission en 2024 et 97% dans l’académie de Lyon. Est-ce que ces propositions d’admission correspondaient à leur choix de formation ? Cela demeure sans réponse. Tout au long de la rencontre, le recteur a appuyé sur l’offre de formation importante rien que sur l’académie de Lyon. Ce sont près de 1400 formations qui sont proposées dans l’académie. En prenant en compte les académies de Lyon, Grenoble et Clermont-Ferrand, ce sont environ 3000 formations qui sont disponibles. Une donnée censée rassurer les candidats.
Les limites de la plateforme
Même si la procédure Parcoursup semble bien rodée pour satisfaire tout le monde, les critiques sont nombreuses. En cause, une procédure trop opaque. Beaucoup juge le processus de sélection incompréhensible. Chaque formation établit pourtant une liste de critères de sélection. Pour les étudiants en revanche, certains refus restent inexpliqués, formation sélective ou non. Un rapport du Sénat en juin 2023 a noté une “angoisse croissante” chez les candidats. Cette angoisse serait due à un manque de clarté et à des disparités dans les informations fournies. Parcoursup est aussi pointé du doigt pour renforcer les discriminations sociales. L’UNEF qualifie la plateforme de “fabrique à élite”. En se basant sur les résultats scolaires, elle désavantage les étudiants des réseaux d’éducation prioritaire. Des quotas ont alors été introduits pour augmenter le nombre d’étudiants boursiers. Mais le Sénat reconnaît que cela n’a pas eu l’effet escompté.
Vers une réforme ?
Malgré ses défauts, Parcoursup a standardisé et simplifié l’inscription dans l’enseignement supérieur. Il est clair cependant que le manque d’humanité dans le processus de sélection pose problème. Depuis sa création en 2018 par le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer, la gauche réclame sa suppression. A ce propos, François Bayrou, le Premier ministre, a déclaré que Parcoursup était une question. Pas de mesures concrètes donc, mais plutôt la reconnaissance d’un système défectueux. La question demeure : quel avenir pour Parcoursup et pour les générations d’étudiants à venir ?
A propos de Parcoursup, le proviseur du lycée La Martinière Monplaisir et le recteur de l’académie de Lyon nous ont accordé quelques mots.
Christophe Chapuis, proviseur du lycée La Martinière Monplaisir (Lyon 8) :
Olivier Dugrip, recteur de l’académie Aura :
Article signé par Charlotte Faubert