La médiathèque de Décines, baptisée Joséphine Baker, a rouvert en grande pompe après 6 mois de travaux intérieurs. L’inauguration du samedi 26 mars a rassemblé de nombreux élus et citoyens.
La médiathèque de Décines a rouvert en grande pompe après 9 mois de travaux intérieurs qui avaient débuté en juin 2021. Étaient présents lors de l’inauguration la maire Laurence Fautra, la député Danièle Cazarian, une représentante de la DRAC, l’adjoint à la culture monsieur Denis Djorkaeff, sans oublier plusieurs dizaines de citoyens. La mairie a choisi de baptiser la médiathèque par le nom d’un personnage récemment panthéonisé, Joséphine Baker.
780 000 euros financés par la mairie, la DRAC et la Région
Pour engager la rénovation, la mairie a répondu à des appels à projets de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) et de la région, qui fléchait des subventions : « c’était le bon moment de le faire », résume la maire Laurence Fautra. La DRAC et la région ont participé respectivement à la hauteur de 248 000 et 215 000 euros, le reste étant pris en charge par la mairie, pour une enveloppe globale de 780 000 euros. La mairie souhaitait réactualiser la médiathèque avec de nouveaux outils numériques afin d’avoir un accès aux médias facilité.
Pour diversifier les publics profitant de ce lieu culturel, des passerelles existent avec les centres sociaux. La mairie avait également regroupé la médiathèque et l’espace jeune au début du mandat, qui jouissent désormais d’une salle informatique commune. L’espace jeune est accessible aux jeunes entre 10 et 25 ans qui dispose de ressources et d’outils de recherche sur l’orientation scolaire et l’emploi.
La médiathèque renommée Joséphine Baker
La mairie, après avoir hésité entre Molière, Jean d’Ormesson et Olympe De Gouge, a finalement choisi le nom de Joséphine Baker (1906-1975), entrée au Panthéon en novembre 2021. Née aux États-Unis, elle arrive en France pour la première fois en 1925. Un article de TV5 Monde la présente ainsi : « Figure de la résistance, de la paix, de l’émancipation des femmes, de l’entre-deux-guerres et de la lutte antiraciste (..). – un choix chargé de symboles pour les femmes et la diaspora d’origine africaine. »
Le président souhaitait honorer sa mémoire notamment pour son engagement lors de la seconde guerre mondiale comme agent de liaison et officier de l’Armée de l’air et pour ses interventions auprès de la Ligue Internationale Contre Racisme et l’Antisémitisme (LICRA). La panthéonisation a été saluée par certains mais interrogée par d’autres, comme Maboula Soumahoro, chercheuse sur les diasporas américaines aux États-Unis : « il y a un subterfuge que l’on doit prendre en compte, l’image des Africains américains en France a toujours été plus positive que celle des noirs issus d’autres nations, et même issues de cette république française. Si je devais honorer des femmes, je penserais aux sœurs Nardal, à la mulâtresse Solitude ».
Nous avons questionné Madame la Maire Laurence Fautra à ce propos.
Un espace lumineux et modernisé conceptualisé comme lieu de rencontres informelles
D’après les architectes en charge du réaménagement de la médiathèque, Lucile Granger et Peter Bueschelberger, la notion de « troisième lieu », espace de rencontre après le foyer et le lieu de travail, a été un fil rouge lors de la conception. L’un des endroits phare est l’îlot avec différents étages de banquettes autour de l’escalier central, destiné à « informellement rencontrer quelqu’un, favoriser les échanges intergénérationnels ».
Ils ont amélioré la visibilité et la fluidité des espaces grâce à un escalier central qui fonctionne comme un puis de lumière. Le confort est également un aspect important grâce à l’utilisation de matériaux « simples, nobles et durables » lors de la réfection de la totalité des sols et des peintures et du changement de mobilier. « On a cherché à vous proposer une multitude d’espaces différents, pour la lecture au calme, ou plutôt dans un environnement qui favorise les rencontres ».