À l’approche des élections présidentielles 2022, le Lyon Bondy Blog a décidé d’aller à la rencontre de jeunes militants des différents partis. Pour notre sixième portrait, nous avons interrogé Jean-Maël Presti, jeune militant du Parti radical de gauche (PRG).
Le Lyon Bondy Blog a pu rencontrer Jean-Maël, président de la fédération des jeunes radicaux de gauche du Rhône. À 24 ans, ce jeune étudiant en sciences politiques à l’université Lyon 2 milite au sein du parti mené par Guillaume Lacroix depuis presque deux ans. Issu d’une famille lyonnaise très peu politisée, son engagement politique a été progressif : « Je me suis à la fois construit grâce à une passion pour l’histoire et des valeurs centrées autour notamment de la République et de l’écologie. C’est de cette manière que je suis progressivement arrivée au PRG ».
Avant de pousser la porte du PRG, il a fait un peu le tour des grands partis, mais ne s’y est pas retrouvé : « Ce n’était pas du tout ma tasse de thé, j’ai une conception assez développée de la liberté individuelle et je ne me suis pas reconnu dans ces grands partis très structurés. J’ai fait à peu près tous les partis de gauche et du centre ». Il y a eu une part de hasard dans la rencontre avec ce parti : « J’ai fait comme certains, c’est-à-dire qu’à un moment j’ai vu de la lumière et je suis entré, je suis tombé sur des gens assez formidables et je suis resté ». Ce qui lui a plu aussi dans le parti radical de gauche, c’est « l’ouverture d’esprit sur le reste du monde : on est très en contact avec les associations, on discute avec les autres partis ». Héritier des idées républicaines et libérales, il s’est senti chez lui dans cette maison politique qui prône la laïcité, l’écologie, l’attachement à l’UE et à la République. Le jeune homme conçoit que ces idées sont assez classiques mais c’est « parce qu’elles ont façonné la République française d’aujourd’hui » explique-t-il.
« Un des facteurs qui m’a fait m’engager dans ce parti, c’était la volonté de l’union de la gauche »
Depuis 2020, le parti se mobilise en faveur de l’union de la gauche parce qu’elle semble être la seule solution pour gagner les élections présidentielles. « Dès 2020 on a fait plusieurs appels à l’union de la gauche, on a organisé des discussions où plusieurs partis sont venus mais cela n’a pas pris. » Le parti a ainsi soutenu la démarche de Christiane Taubira sans pour autant soutenir la personne en elle-même : « Il y a tout un passif entre elle et nous, elle a été candidate pour nous en 2002 mais si on a décidé de la suivre c’est parce qu’elle a derrière elle un mouvement citoyen fort et qu’elle souhaitait comme nous cette union ». Il aimerait que la gauche dépasse les simples clivages stratégiques classiques parce qu’il n’y a pas selon lui de grandes différences entre les programmes des candidats : « Quand on regarde Jadot, Hidalgo et Taubira, il n’y a pas d’énormes clivages, au fond, ils sont d’accord sur l’essentiel ». Cette volonté d’union a été pour lui déterminante dans son adhésion au PRG : « Un des facteurs qui m’a fait m’engager dans ce parti, c’était la volonté de l’union de la gauche ». Il note une certaine ironie dans la situation de sa famille politique par rapport à la primaire populaire : « On était le seul parti de gauche à ne pas avoir coconstruit cette primaire populaire et on est le seul à l’avoir soutenu jusqu’à la fin. Tous les autres partis comme le PS ou EELV l’ont critiquée ».
Un parti ancien qui parle aux jeunes
« Qu’est-ce que tu fais toi, jeune, dans un parti de vieux ? » se demande-t-il à lui-même en riant. Il s’explique : « Le PRG n’est pas un parti qui a des apparences hyper modernes. Pour comprendre la signification du radicalisme, il faut déjà toucher sa bille en histoire ». C’est justement cette profondeur historique qui lui a plu : « C’est pas mal de s’engager dans une histoire collective avec un parti qui est finalement centenaire. Bon, on a cent ans de critiques, concède-t-il en souriant. Donc si on veut critiquer, on peut toujours trouver quelque chose mais c’est hyper intéressant de s’inscrire dans cette histoire et de pouvoir apporter sa petite pierre à l’édifice ».
Le parti donne une vraie liberté d’action aux jeunes, contrairement à d’autres partis. « Nous, les jeunes radicaux de gauche, on est vraiment indépendant, on a un soutien des plus anciens qui sont à la fois dans une transmission mais qui nous laisse de la liberté. Cette liberté, les jeunes socialistes ne l’ont pas. » Il illustre son propos : « Je présente un rapport que j’ai fait à mon président de fédé [fédération] et il me dit « je n’en ai rien à faire, tu es indépendant, tu fais ce que tu veux » ». Les radicaux de gauche font confiance aux jeunes et considèrent qu’ils ont une vraie richesse à apporter : « Nous on nous a vraiment dit : « Vous êtes jeunes, tentez ce que nous on n’a pas et si ça ne passe pas on vous couvrira, mais tentez des trucs ». L’ambiance y est aussi très chaleureuse, « on a une liberté de ton et de parole inexplicable, une réunion radicale ce n’est pas une réunion de parti politique. Tout le monde s’exprime, si tu ne t’exprimes pas ça fait bizarre, c’est une atmosphère que je n’ai jamais revue ailleurs ».