Avant le premier tour des élections municipales de Givors qui aura lieu ce dimanche 5 décembre, le Lyon Bondy Blog est allé rencontrer les candidats des 6 différentes listes. Nous sommes allés interroger Mohamed Benoui, tête de liste de « Givors unie et citoyenne », parti sans étiquette.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Mohamed Benoui, j’ai 58 ans et 6 enfants. Je suis natif de Givors. Je suis chef d’une entreprise de prestation de service dans les métiers des bâtiments et de l’hygiène depuis 20 ans, dont le siège social est installé à Vaulx-en-Velin. La société emploie plus de 100 salariés. Dans les années 1980, j’ai été président de club de football et on avait de très bons résultats. J’ai aussi été très tôt sensibilisé à l’action municipale et aux services publics, puisqu’en 2001 j’ai été élu avec Martial Passi, au sport jusqu’en 2008. À l’époque, c’était la gauche plurielle qui dominait la politique nationale. Mais aujourd’hui je conçois la politique différemment des années 80-90, où c’étaient les idéologies qui s’affrontaient. Aujourd’hui, je pense qu’on a dépassé tout ça, il faut qu’on soit dans le pragmatisme. Je suis chef d’entreprise et je crois qu’il faut dépasser la lutte des classes.
J’ai également été élu maire-adjoint en 2014 sur une liste de gauche en charge du développement économique. Puis j’ai décidé de quitter cette majorité municipale en 2017 et contesté la gouvernance de Martial Passi, condamnant sa façon de faire. Et je n’ai pas pu être candidat en 2020, à mon grand regret. Alors quand l’opportunité de cette élection s’est présentée, j’ai saisi l’occasion pour dire tout ce que j’ai envie de dire depuis toujours. Je me présente sans étiquette.
Pourquoi vous présentez-vous à cette élection ?
Je suis chef d’entreprise, donc je sais manager et fédérer. L’intérêt général, c’est ce qui m’anime depuis toujours. Je veux être proche des Givordins et penser avec le collectif. On veut insuffler un nouvel état d’esprit à Givors avec la liste « Givors Unie et Citoyenne ». Il faut savoir se réformer ; les nouvelles générations et la société d’aujourd’hui imposent une autre manière de gérer une ville. C’est pour ça qu’on a choisi 35 % de notre liste, des colistiers qui ont moins de 25 ans, avec une vraie volonté de travailler en direction de la jeunesse.
Quel bilan tirez-vous du court mandat de M. Boudjellaba ?
Il a suscité beaucoup d’espoir dans la population givordine, chez les jeunes. Aujourd’hui, force est de constater que les services de la ville n’ont pas fonctionné depuis un an et demi et que ça a un impact sur sa politique. Est-ce qu’il a été trop brutal dans sa façon d’agir avec les services ? Est-ce qu’il a été maladroit ? On était tous prêts à soutenir l’équipe municipale, mais on voulait qu’elle entende et qu’elle fasse ce que les Givordins demandaient.
Étiez-vous prêt à faire cette élection, comme vous ne vous étiez pas présenté en 2020 ?
Depuis le mois de février, à l’annonce de la décision du tribunal administratif, on m’a sollicité. Certains tête de liste et colistier qui avaient perdu lors élections de 2020 m’ont sollicité pour me proposer d’être à la tête d’un grand rassemblement de forces politiques et de gens qui sont impliqués dans la ville. J’ai rencontré les Givordins pendant toute la période du mandat et j’ai vu que beaucoup se plaignaient de ne pas être écoutés. Moi, ça m’intéressait évidemment comme j’avais déjà fait de la politique, je n’ai pas hésité.
Quels sont les enjeux de Givors selon vous ?
Il faut créer une cohésion sociale, grâce à l’emploi, le logement à la demande de chacun, la lutte contre toutes les formes de discrimination et contre l’insécurité. Il faut donner accès aux Givordins à tous types de services et faciliter la communication des dispositifs municipaux qui existent.
Quelle relation a Givors avec la métropole ? Comment comptez-vous travailler avec la métropole ?
C’est le partenaire numéro un, la Métropole. On doit afficher notre volonté d’élus pour être entendus au niveau de la métropole. On mènera des actions, il ne faudra pas qu’on soit dans le discours. On a besoin de la métropole ; on a adhéré à la Métropole en 2006. Il y avait un référendum qui avait été organisé à Givors pour demander aux habitants s’ils étaient d’accord de faire partie de la Métropole. C’est fantastique ça, comme démocratie locale ! Il faut que la Métropole soit informée de nos projets.
Comment redonner de l’attractivité à Givors ?
Priorité numéro une : rétablir la confiance dans les services. On a besoin d’un service municipal fort, d’hommes et de femmes respecté.e.s, avec une vraie politique de ressources humaines. Il faut savoir que c’est un petit territoire et que les habitants sont très sensibles et attentifs à ce qu’il se passe dans leur ville. Malheureusement, ces dernières années, on a été dans une lutte de clans à Givors et ça a fragilisé la confiance. Ça a un impact direct sur les actions que mènent les acteurs de la ville : les associations, les clubs sportifs, les commerçants. Ce sont eux l’attractivité.
Si on veut faire parler de la ville dans le bon sens, il faut être performant dans des domaines comme le sport par exemple et qu’on soit capable d’organiser des événements réguliers sur des thématiques. Il faut aussi qu’on attire les entreprises.
Givors a des conseils dans 9 quartiers différents et il y avait 6 permanences citoyennes, est-ce que la démocratie participative caractérise Givors selon vous ?
Il y a toujours eu une volonté des équipes municipales d’avoir des rendez-vous avec les habitants, dans les quartiers. On voudrait que la population entende 100 % de réponses de la mairie, c’est ce qu’on fera. On peut répondre négativement aux demandes des Givordins mais il faut expliquer pourquoi. Il faut être réactif, pour favoriser le dialogue.
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