Lors des élections municipales de 2020, Givors, comme un bon nombre de villes en France, a été frappé par la vague verte. La victoire de Mohamed Boudjellaba (divers gauche et EELV) face à la maire sortante communiste Christiane Charnay a mis un terme à 67 ans de PCF. Seulement voilà, en politique, rien n’est jamais vraiment acquis. Suite à l’annulation des élections par le tribunal administratif de Lyon puis par le Conseil d’État, les givordins se voient privés de maire en attendant de retourner aux urnes au début du mois de décembre.
À peine une trentaine de voix séparaient Mohamed Boudjeballa de Christiane Charnay lors du second tour des municipales en juin 2020. Un mois après son élection, Mohamed Boudjeballa a été accusé par l’ex-maire de Givors de « pression » sur certains électeurs la veille et le jour du scrutin. Des accusations examinées et confirmées par le tribunal administratif de Lyon qui avait donc annulé les élections. Le Conseil d’État s’était à son tour prononcé suite à l’appel de Mohamed Boudjellaba le mois dernier : « Il résulte de l’instruction que le jour du scrutin des partisans de la liste conduite par M. Boudjellaba se sont rassemblés à l’entrée et aux abords de deux bureaux de vote n°9 et n°10 en interpellant les électeurs afin de les inciter à voter pour cette liste, nécessitant dans un cas l’intervention de la police municipale et qu’une manifestation publique de soutien pour cette liste a même eu lieu à l’intérieur d’un bureau de vote ». Le maire déchu avec alors dénoncé une campagne de « mensonges, de tromperies et de magouilles » sur son compte Twitter. Alors qu’une délégation spéciale gère actuellement la ville de Givors jusqu’aux nouvelles élections, les givordins sont témoins de cette bataille juridique depuis plus d’un an et pourront se rendre de nouveau aux urnes les 5 et 12 décembre.
La gauche locale affiche son soutien à Christiane Charnay
Ces nouvelles élections permettront-elles de rabattre les cartes ? Une chose est sûre, Mohamed Boudjellaba ne faisait pas l’unanimité en tant que maire. « La ville est de plus en plus sale partout depuis l’année dernière » confie une habitante de Givors depuis 60 ans, qui regrette que le maire écologiste n’ait pas pris les mesures nécessaires pour nettoyer la ville au début de son mandat.
Le mois dernier, ce sont les partis de gauche qui ont exposé leur inimitié à l’égard de M. Boudjeballa dans un communiqué commun : « Le Parti Communiste, le Parti Socialiste et la France Insoumise soutiennent la liste « Givors en Grand » conduite par Christiane Charnay et appellent le Parti EELV à se désolidariser de l’équipe Boudjellaba qui n’a de « gauche » et d’écologiste » que le nom » ont-ils déclaré. EELV a par ailleurs réitéré son soutien à M. Boudjellaba.
M. Boudjellaba : Le changement après 67 ans de PCF ?
En s’imposant face à la maire sortante PCF Christiane Charnay, le candidat Mohamed Boudjellaba avait fait tomber l’un des derniers bastions communistes de la région lyonnaise. Il avait déclaré le soir de son élection : « la ville de Givors reste à gauche. Je travaillerais avec tout le monde. C’est une ville et une terre de gauche. À terre de gauche, on rajoute « terre d’écologie » ». Pour les plus jeunes, il semblait représenter un renouveau. Malgré l’annulation de l’élection, certains givordins sont déterminés à faire gagner de nouveau le candidat d’EELV. C’est le cas de Salvatore, Fayçal et Mourad.