La Fourmi propose dans son épicerie des produits issus de destockage pas chers. Le but ? Ne pas gaspiller et montrer une nouvelle façon de consommer.
Issu initialement du monde de la grande distribution à Paris, Pierre Christen a fait le choix de monter son épicerie de destockage spécialisée dans l’anti-gaspillage et les petits prix à Lyon. Il s’intéressait depuis longtemps aux questions environnementales et à l’économie circulaire et souhaitait lancer sa société 100 % indépendante. Il s’est rapidement tourné vers ce concept, qui permet de revendre les invendus à bas prix : « On voulait proposer quelque chose de différent. Pas forcément du discount, pas forcément du premier prix, mais plutôt un magasin qui ressemble à nos employés, nos clients : une petite épicerie de proximité à des prix accessibles à tous. »
« Une alternative à la consommation classique par le biais du destockage »
Comment ça marche les destockage à petit prix ? Des grossistes, des industriels ou des commerces, comme des brasseries, des boulangeries ou autres, revendent leur produit à l’épicerie car ils ont du surstock. « On achète moins cher [le produit] pour le vendre moins cher », synthétise Pierre.
L’épicerie propose beaucoup de produits secs car la vente est plus simple. Ils ont une date de durabilité minimale qui correspond à une date de préférence donnée par le producteur, l’industriel ou l’usine, mais le consommateur peut aller bien au-delà sans que le produit ne soit altéré. « Ils mettent par exemple un an pour les bières en général, simplement parce c’est la règle ; ils se donnent une limite, mais c’est un peu à la louche, explique Pierre. Nous, on essaie d’expliquer au consommateur le fonctionnement, avec un endroit dans la boutique de Valmy par exemple, où il n’y a que des dates passées. Mais on vend aussi des dates longues. » Pour le reste, La Fourmi met en rayon des produits frais et commence à vendre des fruits et légumes. Mais c’est plus compliqué : ce sont des dates qui sont limites et cette fois, ils n’ont pas le droit de les dépasser. Il y a également une gamme bio et des produits pas chers de commerçant indépendants qui sont proposés. La plupart du stock est vendu à l’unité, les boissons par exemple. « On cherche vraiment à proposer une alternative à la consommation classique par le biais du destockage et des produits anti-gaspi. »
La Fourmi a fait son bout de chemin
Aujourd’hui, La Fourmi compte trois boutiques à Lyon, une vingtaine de salariés et plusieurs partenariats avec des boutiques. « Maintenant, on travaille souvent avec les mêmes entreprises, et on n’a plus besoin d’aller les chercher. Aujourd’hui, ce sont eux qui nous contactent. »
La première épicerie a ouvert en 2015 à rue Terme, près de la place des Terreaux. Les deux autres sont arrivées après ; une en 2018 à la Guillotière et une au début de 2021 à Valmy. « On a choisi de rester dans le centre-ville de Lyon, on voulait trouver des quartiers vivants et un public mixte », souligne Pierre Christen. La société a réussi à faire sa renommée en grande partie avec le bouche-à-oreille. La Fourmi participe maintenant à des événements comme le festival Woodstower, pour faire goûter à l’aveugle leurs produits dont la date est dépassée.
« Pourquoi pas dans 3 ans ouvrir une quatrième boutique », fini par dire en souriant le gérant de La Fourmi. Et plutôt que d’essayer de lancer une épicerie dans d’autres villes, Pierre préfère aider d’autres personnes qui souhaitent créer un concept similaire ailleurs qu’à Lyon.
Inès Pallot