Depuis plus d’un mois maintenant, la Tunisie traverse une crise politique sans pareil. La stabilité du gouvernement Tunisien n’est plus qu’un souvenir pour la population. Après avoir écarté la majorité du gouvernement, le Président Kaïs Saïed doit toujours annoncer qui formera le prochain gouvernement. Si le peuple avait accueilli la nouvelle avec des cris de joie, désormais l’impatience commence à monter chez les tunisiens dont le pays est toujours politiquement instable. Retour sur ses événements qui retournent la Tunisie.
Depuis plus d’un mois la tunisie attend la reformation de son gouvernement après le renvoi de ce derniery par le Président Kaïs Saïed. Mais l’impatience monte chez les tunisiens qui attendent de savoir qui va reprendre la main dans ce pays, qui subit de plein fouet la crise de Covid-19.
Tout à commencé le 25 juillet, quand des manifestants tunisiens ont envahi les rues de plusieurs villes du pays. Le peuple de Tunis, en colère contre le gouvernement et son premier ministre Hichem Mechichi, du parti islamiste Ennahdha, les accuse notamment d’avoir mal gérer la crise due à la pandémie de Covid-19. En effet la Tunisie est actuellement le pays d’Afrique ayant le plus de morts dû au à la crise sanitaire. soit le triste reccord de 23 000 morts et 620 000 contaminations du au covid-19 depuis le début de la pandémie. A cela s’ajoute une crise économique et sociale qui n’est pas toute neuve. Depuis la révolution de 2011 et la fin de la dictature de Ben Ali, le pays a eu du mal à relancer sa croissance. Aussi, la précarité et le chômage n’ont jamais été aussi préoccupants que depuis l’arrivée du virus.
«Coup d’État contre la démocratie»
Suite à ces manifestations, le Président tunisien Kaïs Saïed, un conservateur indépendant élu en octobre 2019, destitue Hichem Mechichi, gèle les activités de l’Assemblée nationale pour une durée de 30 jours, et lève l’immunité parlementaire des députés. Ce fut une décision qui ne fit pas l’unanimité. Le lendemain, au parlement de Tunis, deux camps se forment très vite. D’un premier côté, des opposants au parti d’Ennahdha, souvent jeunes et qui ont grandi avec la démocratie, sont venus soutenir la décision du Président tunisien. Et de l’autre, il y a les partisans d’Ennahdha, menés par le chef du parti Rached Ghannouchi, qui accusent Saïed d’avoir effectué un coup d’Etat.
Les deux points de vue se confrontent, alors que certains voient dans les décisions de Saïed un acte profondément antidémocratique, voire un coup d’Etat, d’autres y espèrent une purge anti-corruption et une remise à neuf du système politique tunisien. Et de l’autre, il y a les partisans d’Ennahdha, menés par le chef du parti Rached Ghannouchi, qui accusent Saïed d’avoir effectué un coup d’Etat. En dehors des disputes politiques certains espèrent voire dans ce coup de force du président une future purge anti-corruption et une remise à neuf du système politique tunisien.
Suite à la déclaration officielle de Saïed, des dizaines de milliers de personnes de toutes les classes sociales ont afflué dans les rues des villes et des villages tunisiens, criant leur soutien à leur Président. Plus d’un mois après, le peuple continue à soutenir la décision de leur représentant, alors que d’autres commentateurs continuent à déclarer que c’est un coup d’État contre la démocratie. Depuis, aucun nouveau gouvernement n’a été nommé et le peuple est toujours en attente d’une feuille de route de la part de leur leader.
Les conséquences de l’absence de gouvernement.
Des pays sans gouvernement ont existé et même très récemment. En belgique le pays est sorti en 2020 d’une période de 652 jours sans gouvernement fédéral, s’étalant de décembre 2018 au 30 septembre 2020. Pourtant la belgique n’as pas semblé perturbé par par cette saga politique. C’est justement que la belgique est un état fédéral, et donc que la majorité de l’administration ne dépend pas du gouvernement fédéral. Pour la tunisie c’est une autre histoire. C’est un Etat centralisé qui a besoin d’avoir un gouvernement pour se gérer. L’absence de ce dernier amène à une gestion désorganisée du pays.
À la différence des Belges qui ont eu un désintérêt pour la crise que leur gouvernement a vécue pendant 2 ans. Les tunisiens quant à eux attendent avec impatience la formation de ce futur gouvernement. La crise sanitaire que traverse le pays doit être gérée et la reprise économique ne peut pas se faire seul. De plus, cela pourrait être une nouvelle ère dans l’histoire politique tunisienne. En 2011 les printemps arabe a mis fin à la dictature dans le pays, et la crise politique actuelle pourrait mettre fin à la corruption dans le pays.