Jeudi 12 avril, aux alentours de 12h30, plus de 1 000 étudiants se sont réunis pour manifester contre la procédure d’affectation des lycéens « Parcoursupp » à l’Université de Lyon II, dans la continuité du mouvement démarré hier sur le campus de Bron.
Plus de 1000 étudiants de Lyon II, étaient donc présents ce jeudi sur le campus « Berges du Rhône ». Ils poursuivent le blocus, commencé la vieille à la faculté « Portes des Alpes ». Un mail de l’équipe présidentielle de la fac, envoyé aux personnels et aux étudiants, avait annoncé que les deux campus seraient fermés ce mercredi. Suite à l’ampleur de l’événement, la fermeture des campus sera finalement maintenue « toute la semaine samedi inclus ».
Contre « une logique de privatisation… »
Les démonstrations des étudiants Lyonnais s’inscrivent dans la continuité de celles survenue dans toute la France. Paris, Lille, Strasbourg, Angers…Enseignants et étudiants protestent depuis maintenant plus d’une semaine contre la loi Orientation, Réussite des Étudiants (ORE)et Parcoursupp. À Lyon, c’est ce jeudi que se tenait l’Assemblée Générale des étudiants de Lyon II.
Cette fameuse loi ORE, défendue par le gouvernement, aura comme double objectif de réduire le taux d’échec en première année à l’université et de répondre à la hausse constante du nombre d’étudiant. Ainsi les universités étudieront désormais les dossiers des nouveaux bacheliers, selon les compétences et les attentes du parcours visé. Une sélection qui n’est pas au goût de tous.
André, étudiant et manifestant engagé, explique les motivations les poussant à manifester. « C’est un ensemble de réformes qui a une logique commune, logique de privatisation, libéralisation, marchandisation des savoirs, principe de sélections généralisé, plus particulièrement sur la loi de la sélection « Parcoursupp » qui redéfini les modalités d’entrer à l’université. Concrètement dès la fin du lycée, les conseils de classes doivent approuver des projets pédagogiques, les valider en fonction de la compatibilité de ce projet de carrière avec des notes. Comme si à 17 ans l’investissement scolaire fait sur 2/3 trimestres peut définir clairement l’orientation professionnelle d’un jeune. ». Pour se faire entendre, ils ont décidé de bloquer l’entrée des deux campus de Lyon II, en utilisant barrières de chantier, poubelles. Les étudiants se sont levés tôt le matin pour bloquer l’université
Un blocage en « 3 étapes »
L’occupation des campus, a été orchestrée en trois étapes. Tout d’abord, par des « modalités de politique traditionnelles », distribution de tracts, réunion d’information, pour tenir les opposants de la loi. Pour André, « l’enjeu aussi c’est de politiser le contenu de cette réforme » afin de montrer que, « ce n’est pas la seule solution pour que la faculté se passe bien, et mettre plus de moyens dans les universités et former beaucoup plus de profs pour que chacun et chacune puisse s’intégrer ». Dans un second temps, des barrages filtrants ont été mis en place « pour que ça prenne un peu plus d’ampleur, pour que les gens s’investissent physiquement dans cette lutte ». La troisième et dernière étape est d’organiser des votes à main levée qui ont lieu lors des Assemblée Générale pour décider de la suite du blocus. « C’est qu’en passant d’un nouveau point de vue qui est celui de l’action collective qu’on peut trouver de nouveaux intérêts, une nouvelle puissance et une nouvelle vision des choses ».
Hind HAMDAOUI / Elvia GIANNITELLI