Le Lyon Bondy Blog vous fait vivre la soirée organisée par l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique, ce mardi 06/11, pour la nuit des élections.
Cela se passe à l’hôtel Hilton de la Cité Internationale. Un clin d’œil pique l’esprit lorsque l’on voit que cet établissement partage l’immeuble avec le casino Le Pharaon. Tout le monde le sait, dans le monde du jeu, le gagnant final est toujours le casino. On sent le message subliminal nous indiquant que, quel que soit le vainqueur du jour, les USA seront vainqueur. Bref, nous sommes loin de la roulette russe. Il n’en est pas moins vrai que pour les deux candidats, rien ne va plus, les jeux sont faits…
21h00, l’ouverture de la soirée se fait sobrement. L’accueil est convivial et tous les « volonteers » sont souriants. Monsieur le Consul des Etats-Unis, Mark Schapiro, en hôte attentionné, reçoit un à un tous les convives au seuil de la salle de conférence de l’hôtel. Peu à peu, le nombre des invités augmente, jusqu’à atteindre près de 600 personnes.
La fin d’une campagne de 18 mois
21h30. Monsieur Schapiro prend la parole pour un bref discours de bienvenue. Le propos est concis et sans emphase. Il souligne au passage que la campagne présidentielle a duré près de 18 mois. Et que cette soirée vient comme l’achèvement tant attendu de celle-ci. Il y a même un décalage lorsqu’il remercie les partenaires de la soirée en finissant par la marque « Ricard ». Un peu marquée quand même pour la « French touch »…
22h00. Dans une salle attenante à la salle de conférence, on converse sur la présence des USA dans le monde. On y apprend que la différence entre la politique étrangère de Barack Obama et celle des républicains avant lui est plus dans la nuance. Et concerne plus la forme que le fond. Par ailleurs, et à l’instar de nombre de démocraties, l’écrasante majorité des Américains est plus concernée par la politique intérieure : prix du gallon de carburant à la pompe, nombre de chômeurs, assurance maladie…
22h45, la conférence continue, uniquement en anglais cette fois…
La salle acquise au président sortant
Des badges avec les animaux fétiches des deux partis, l’âne démocrate et l’éléphant républicain sont à disposition. Tous n’arborent pas le sigle en question. Mais lorsque c’est le cas, on constate qu’il y a plus d’ânes que d’éléphants dans la salle… Le paradoxe veut que ce soutien soit fièrement porté par une très grande majorité de Français. Par ailleurs, un vote virtuel, ouvert à tous, confirme la tendance. Sur 300 bulletins, 30 voix seulement vont au challenger Romney. On constate alors le fossé entre ce résultat et les sondages, qui annoncent les deux candidats au coude à coude. Pour rappel, déjà en 2008, plus de 80 % des Français (selon les sondages) déclaraient qu’ils auraient voté pour Obama.
1h00. Il s’installe comme un blanc, un malaise à l’orée des premiers décomptes lorsque les deux écrans géants annonce « Romney rise » (ou l‘ascension de Romney en français). N’oublions pas que les Etats-Unis couvrent 4 fuseaux horaires, et que la soirée va être longue.
Un autre détail amuse l’oreille. En effet la quasi totalité des personnes présentes sont francophones. Malgré cela des conciliabules en anglais se tiennent de ci, de là, et le jeu consiste à reconnaître les français parlant la langue d’Abraham Lincoln. On reconnaît de suite qui est américain de qui ne l’est pas… Encore « Ze french teutch », et il en ressort qu’il y a autant de Français que d’Américains à cette soirée. Mark Schapiro, nous confirmera plus tard, lors de l’interview qu’il nous a accordée, que l’intérêt de nos concitoyens pour les élections américaines est certainement le plus important qu’il ait eu à constater durant sa carrière de diplomate.
Les Français toujours fascinés par l’Amérique
Le fil de nuit continu à tisser le suspens, et les heures passent. Les derniers courageux voient se dessiner une victoire du président sortant. A mesure que le jour souffle le vent froid qui annonce son arrivée sur l’horizon, une chaleur gagne le dernier carré des présents sur place, une petite quinzaine. Il est remarquable de voir que là encore il y a toujours des français. « Four more years », sera le mot de la fin, et ce même si 40% des personnes en mesure de voter aux USA ne l’ont pas fait. Un tel taux d’abstention en France ferait bondir plus d’un.
Au final, force est de constater que l’Amérique fascine toujours autant le citoyen français, fut-elle de Barack Obama, ou d’un autre. Depuis Lafayette, avec sa flotte soutenant les colons contre l’Angleterre, en passant par Bartoldi avec la statue de la liberté, et plus encore avec les deux guerres mondiales, le lien entre les deux nations ne s’est jamais démenti. Peut être est-ce là, la vrai observation à faire sur cette soirée.