A l’approche du second tour des élections législatives, le Lyon Bondy Blog est allé à la rencontre des candidats de la deuxième circonscription : Hubert Julien-Laferrière (NUPES) et Loïc Terrenes (ENS).
Dans la deuxième circonscription du Rhône, le second tour opposera Hubert Julien-Laferriere (NUPES) et Lois Terrenes (ENS). Un duel plutôt original puisqu’il oppose un homme politique expérimenté, défini parfois comme « multifacette ». Hubert Julien-Laferrière a été membre du PS, puis de LREM et enfin de Génération Écologie. Face à lui, on retrouve Loïc Terrenes, un jeune politicien compétent mais « encore inconnu », selon Romain Meltz.
Le premier tour a donné H. Julien-Laferrière en tête avec seulement 3 000 voix de plus que L. Terrenes. L’issue est alors particulièrement incertaine dans une circonscription où il n’y a pas de thèmes majeurs pouvant la déterminer. En effet, la deuxième circonscription est particulière puisqu’elle rassemble une large partie de la presqu’île, les quartiers aisés, mais aussi des quartiers plus populaires tels que la Duchère ou Vaise. Les candidats se présentent alors tous deux comme capables de « rassembler autour d’un projet commun ».
Les deux candidats, dans un souci de récupérer un maximum de voix avant le second tour, développent leurs propositions afin d’aller chercher les électeurs de tous bords. La difficulté siège dans la recherche d’un équilibre entre la ligne politique traditionnelle du parti, tout en menant une campagne pouvant assurer une forte réserve de voix. Par conséquent, les discours peuvent parfois être proches.
Les quartiers populaires au coeur de leur réflexion politique
Les deux candidats ont à coeur d’intégrer toute la population à la vie politique nationale et locale. Les quartiers populaires étant souvent dévalorisés, les prétendants au poste de député tendent à revoir leur intégration sociale et politique tout en répondant aux inquiétudes des populations. Hubert Laferrière affirme vivement la nécessité de rétablir une police de proximité : « Il faut rétablir un lien entre la police et la population. Si on veut de la tranquillité sur un quartier, il faut la présence de la police au quotidien et pas seulement un corps carcéral qui débarque dès qu’il y a un problème avec des policiers qui ne connaissent pas le terrain pour rétablir la confiance et la tranquillité publique ». Les deux candidats s’accordent également sur l’importance des associations.
Réunir la deuxième circonscription autour d’un projet commun
La deuxième circonscription étant un territoire diverse, les propositions des candidats doivent pouvoir raisonner de la même façon pour chaque habitant. Terrenes ne se présente ni de gauche ni de droite, mais porteur d’un projet commun qui pourrait rassembler les électeurs. Selon lui, il y a seulement des préoccupations communes qui vont au-delà des couleurs politiques « Que l’on soit de droite, du centre ou de gauche on a tous les mêmes préoccupations. Sur la question du climat, de l’attractivité : tout le monde peut se mettre d’accord sur ces objectifs, et je veux rassembler la dessus ». Le candidat tourne donc autour de termes approximatifs, larges, que personne ne peut vraiment contredire puisqu’ils semblent communs aux français.
Pour Hubert Julien-Laferriere il y a une grande richesse quant à la composition de la circonscription tant les enjeux sont différents. Pour lui, il s’agit de construire une société où chaque habitant est en contact, notamment grâce à la mixité sociale : « On a construit de nouveaux logements à la Duchère, augmenté le nombre de logements sociaux dans les quartiers plus aisés (…) on relie aussi les territoires avec des initiatives culturelles ».
De nouvelles façons de faire de la politique
Macron a parlé d’une nouvelle façon de faire de la politique, pour les députés il semble particulièrement important de saisir cette déclaration floue afin de pouvoir l’intégrer et la manier. Chacun des candidats voit en cette déclaration un désir de « modernisation » du corps politique, mais celui-ci n’est pas perçu de la même façon. Pour Terrenes, la modernisation des institutions et du vote est essentielle. Il faut que la population ait les clefs pour aborder les enjeux politiques ainsi que les élections : « il faut donner les moyens aux gens de comprendre ce qu’est l’Assemblée Nationale (…) j’ai fait une série de propositions de lois et je veux toutes les construire avec les lyonnaises et les lyonnais ». Cette sensibilisation à la politique doit commencer dès l’école primaire, pour que les enjeux démocratiques soient clairs. Terrenes est alors attaché à faire de la politique avec la population. Enfin, la modernisation des institutions passerait notamment par une réforme du droit d’amendement pour limiter le temps d’adoption des lois : « En réformant nos institutions, il faut aussi réformer le travail parlementaire (…) il faut ajuster des textes mais il ne faut pas bloquer le pays ».
La déclaration du Président est perçue avec réticence par Julien-Laferrière. En effet, selon lui modernisation du corps politique rime avec privatisation : « On a une fonction publique compétente, formée, nombreuse, donc ce n’est pas compréhensible que l’on fasse appel à des cabinets privés ». Pour le candidat, il faut aussi réintégrer la population en développant la démocratie participative. Il propose alors des conseils de circonscriptions, une plateforme participative où les citoyens pourraient également proposer des amendements.
La rédaction
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