Alors que l’interdiction de manifester planait sur Paris, Lyon n’a été soumise à aucune restriction aujourd’hui. Si ce n’est un parcours quelque peu modifié. Les manifestants opposés à la loi Travail ont défilé de la Manufacture des Tabacs (8ème) jusqu’à la Place Maréchal Lyautey.
Ils étaient 3 200 selon la police, 8 000 selon les syndicats. Alors que la grève des cheminots est terminée et que la production a repris à Feyzin, l’intersyndicale a maintenu sa manifestation. Après des négociations avec la préfecture, le parcours de la manifestation n’a finalement pas atterri Place Bellecour, monopolisée par la Fanzone. « On ne veut pas pour autant aller Place des Terreaux. C’est une vraie souricière, la police peut facilement bloquer tous les accès » explique David, un représentant CGT. C’est donc place Maréchal Lyautey, dans le 6ème arrondissement que le cortège s’est arrêté. Avant de poursuivre jusqu’aux Brotteaux où les manifestants ont été dispersés par gaz lacrymogènes et grenades de désencerclement.
Soigneurs de rue
Brassard blanc à croix rouge autour du bras, les « street medics » ont dû secourir un blessé. Bloqués par les forces de l’ordre avenue de Saxe, les manifestants ont insisté pour passer, avant de se faire gazer. Céline, casque noir sur le crâne et pansements en main a soigné le jeune homme blessé à la tête. Convertie à la « médecine de rue » après la manifestation violente du 14 juin à Paris, elle ressent le besoin d’« être utile ». Derrière ses lunettes rondes, Acka fait lui aussi partie de l’équipe des « street médics ». « Justement il n’y a pas d’équipe, on est tous indépendants. On se retrouve simplement au début de la manifestation pour échanger, s’équiper. Mais on n’est ni une association ni un collectif. » Étudiants en médecine, apprentis infirmiers ou simplement « citoyens volontaires », ces secouristes de rue ont déjà été les cibles de la police. « Ils nous fouillent et prennent notre matériel : sérum physiologique, pansements… parfois même les écharpes ! » La raison ? « Selon eux, si on a du matériel de soin c’est qu’on prévoit des affrontements… On prévoit juste de soigner et de se protéger. »
« Foot à cagoule »
L’ombre de l’EURO a plané sur la manifestation. Encadrant l’avant et les côtés du cortège, les forces de l’ordre n’ont pas eu affaire à des projectiles, mais à des ballons ronds… qu’ils crevaient volontairement. « Plus de football, moins de flashball ! » Scandaient les manifestants en tête de cortège. La dernière mi-temps a été jouée place Brotteaux, avant que la police de disperse les manifestants.
Flouter les visages ne serait pas de trop et, à l’endroit des militants, serait une démonstration de respect vivement vappréciable
Bonjour, les photos ont été supprimées. Autant pour nous