« Nouvelle France »: le « Yes We Can  » à la française?

« Nouvelle France ». Non, il ne s’agit pas d’un nouveau titre du rap français mais d’un projet politique novateur, lancé ce week-end à Lyon par Karim Zéribi, président de la Régie des Transports marseillais, conseiller municipal de l’opposition à Marseille et animateur radio sur RMC.

Karim Zéribi : ce nom ne vous dit peut-être rien aujourd’hui mais vous risquez fort de l’entendre dans les médias ces prochains mois. Ce passionné de ballon rond, fondateur d’APC recrutement (1er cabinet de recrutement associatif spécialisé sur la promotion de la diversité et l’égalité des chances) et aujourd’hui Président des transports marseillais, a lancé ce week-end à Lyon, les clubs « Nouvelle France ». Le LyonBondyBlog était présent. Au programme de cette soirée d’inauguration : discours déterminé, applaudissements et discussions animées autour d’un bon buffet.

« Je veux proposer un projet fédérateur, m’adresser à tous les français, apporter un certain nombre de réponses à des questions essentielles, comme la santé, la retraite, les PME, réconcilier l’économie et le social. Mais pas avec une idéologie écrasante » Qu’on se le dise, le leader de « Nouvelle France » est un homme de gauche. Un homme de gauche qui veut donner un coup de fouet à la vie politique française. Et surtout, tenter de sortir du système vieillissant des grands partis politique. « L’objectif aujourd’hui est d’être porteur d’une vision de la France. Nouvelle France s’est créée pour être force de propositions. On produira et on proposera. On pèsera dans le débat politique, sans être dans la guerre des égos. Ensuite, si ces propositions ne sont pas reprises, on avisera… » Sans doute boosté par le réveil de la politique américaine avec l’élection d’Obama, Karim Zeribi « rêve d’une société française qui s’assumerait ».

Ouvriers, médecins, prof, étudiant, retraité, patron, hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, français de toutes origines confondues, encarté, apolitique, militants… L’ancien conseiller de Jean-Pierre Chevènement en 1999  veut que les clubs  « Nouvelle France » reflètent le vrai visage de la France. Une volonté, un discours déjà entendu mais malheureusement pas encore vraiment mis en pratique. « La méthode est originale. D’ordinaire, les clubs de réflexions sont assez élitistes. Là ce n’est pas le cas. C’est plus une sorte de réseau, un maillage qi va se tisser au fil des mois. En revanche, au niveau du discours, je ne vois rien de totalement nouveau. C’est un discours social démocrate avec, il est vrai, une certaine « inspiration obamanesque », souligne Philippe Ladodrama, professeur de géopolitique.

Karim Zéribi, l’Obama français ? La comparaison est certes un peu rapide mais beaucoup des participants osent y croire. Avec l’espoir non dissimulé que le mouvement prenne une réelle ampleur, chacun, ici, est acquis à la cause de Karim Zéribi. Malgré tout, certains attendent de voir la suite. Comme Abdou, qui ressent  un certain malaise face à la méthode. « Avec ces clubs « Nouvelle France », nous parlons d’axes de travail mais il n’y a pas de structure pour supporter cela, contrairement à un parti politique. Et je crains que cela soit un élément bloquant. » Eric, apolitique, séduit par le projet, attend d’en savoir un peu plus. « Ce soir, nous avons eu une présentation globale du projet. Maintenant, en termes de fond, tout reste à faire. Il y aura d’autres rencontres, des meetings.. Je vais donc suivre tout cela d’un œil et attendre que les choses se précisent. »

Et puis, il y a les convaincus, comme Philippe, un ami marseillais de Karim Zéribi. « Le contenu  du projet est riche et beaucoup de personnes pourront se retrouver dans ce mouvement. » Sur son ancrage à gauche, Philippe a sa réponse. « Karim a toujours dit qu’il était un homme de gauche. Et puis, c’est un homme de terrain, vraiment ancré dans le réel ! »

En attendant, Karim Zéribi compte tout mener de front. « Dans 6 mois, il y aura les échéances européennes. Et je ne passerai pas à côté. Et il y en aura d’autres, jusqu’aux élections présidentielles. Et si, d’ici là, nous parvenons à nous fédérer, nous serons puissants et ils devront faire avec nous ».

Si ce dernier dit vrai, Nouvelle France sera bientôt plus que le nom de l’immense territoire qui comprenait toutes les colonies françaises de l’Amérique du Nord… dans les années 1600 et dont la capitale n’était autre que Québec.

Pascale Lagahe

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