Législatives, 3ème circonscription #2 : Olivier Delucenay, candidat de Reconquête !

A l’approche des élections législatives 2022, le Lyon Bondy Blog a décidé d’aller à la rencontre des candidats des différentes circonscriptions. Pour notre deuxième rencontre, nous avons interrogé Olivier Delucenay, candidat de Reconquête ! pour la 3ème circonscription.

Ingénieur dans le domaine de l’énergie et issu de la société civile, Olivier Delucenay est engagé dans la politique depuis une dizaine d’années, car il ne souhaitait pas « rester inactif face aux forces qui déconstruisent le pays ». Il est le responsable régional du Mouvement Conservateur. Candidat aux municipales en 2014 et en 2020 avec Etienne Blanc (LR), il était sur la liste de Laurent Wauquiez aux régionales de 2021. Il a finalement décidé de se rallier à Éric Zemmour en décembre dernier.

Pourquoi avoir rejoint les rangs de Reconquête ?

Je suis membre du Mouvement Conservateur. Avec mon parti, on a écouté tous les avis, toutes les propositions des candidats, et c’est finalement Éric Zemmour qui reprenait nos propositions. C’est donc naturellement qu’on a fait la campagne à ses côtés. Avant, j’étais membre du parti Les Républicains. Mais quand on voit Les Républicains aujourd’hui, on voit le fiasco que cela a donné. Beaucoup sont partis pour rejoindre La République En Marche (LREM). Nous, notre engagement, c’est pour des convictions, pas pour des promesses de mandat.

Pourquoi vous présentez-vous dans cette circonscription ?

J’habite et je travaille dans le troisième arrondissement depuis 15 ans. On m’a désigné lors des présidentielles pour structurer la campagne d’Éric Zemmour dans le troisième arrondissement. Après le premier tour, il a fallu faire un premier bilan. On s’est rendu compte que le score qu’on a fait, qui nous a déçu, est en fait un plancher dans une démarche de beaucoup d’électeurs qui a été celle du vote utile. Pour nous, c’est essentiel de continuer le débat, d’ancrer Reconquête dans le paysage politique, de structurer un parti dont la finalité est d’unir les droites. On tend la main à l’ensemble des électeurs pour construire une vraie droite, claire et sans dérives.

Les élections législatives n’intéressent pas beaucoup les électeurs. Comment comptez-vous les mobiliser et rester en contact avec eux si vous êtes élu ?

Les élections législatives passionnent toujours moins, et aujourd’hui je pense que le débat n’a pas eu lieu lors des présidentielles. Il a été occulté par la volonté d’Emmanuel Macron de repousser les confrontations. Ce débat qui n’a pas eu lieu peut avoir lieu pour les législatives. De notre côté, on a deux thématiques principales : la sécurité et l’écologie. Je pense également que je suis un des candidats qui apporte le plus en débat d’idées et qui parlent beaucoup de questions de politique nationale. La plupart des candidats se présentent pour des élections locales, mais on aimerait bien savoir sur quelles lois ils aimeraient s’engager.

Vous parlez d’écologie, quel est votre projet dans ce domaine ?

On a un projet très différent des Verts pour l’écologie. C’est celui d’être pragmatique. Oui, on a le droit d’être énervé de ce qu’on laisse aux générations futures, mais les jeunes n’ont pas à porter le poids de nos inactions, il faut qu’ils puissent profiter de la vie. On ne veut pas d’écologique punitive. Quand je vois que les verts veulent interdire les finales de rugby en France à cause des sponsors, je me dis que ce n’est pas la bonne écologie. J’aime bien la position d’Éric Zemmour qui parle d’écologie humaine et populaire.

Comment vous vous placez vis-à-vis de la ZFE (une zone urbaine réservée aux véhicules non polluant) par exemple ?

Je suis opposé à la ZFE. En fait, leurs estimations disent que ça va baisser de 4,5% les émissions de gaz. Donc ça veut dire qu’on a encore 95,5% des gaz dans l’air qui seront encore présents. Je préfère proposer des alternatives à la voiture plutôt que la chasse obsessionnelle à la voiture qui laissent certains sans solution. Je pense qu’il y a plein d’autres choses à faire, qui sont dans l’angle mort. Aujourd’hui, on fait une espèce de greenwashing, mais quand on regarde le gain réel, ce n’est rien. Je ne pense pas non plus que la gratuité des transports en commun soit la priorité.

Si vous êtes élu, quelles sont les priorités sur lesquelles vous allez travailler en tant que député ?

Pour moi, s’il devait y avoir des priorités, il y en aurait une sur la sécurité. Il faut être certain que pour chaque délit, il y ait une sanction proportionnelle qui soit appliquée. La deuxième priorité est sur l’environnement. Il faut modifier de façon drastique la loi de programmation pluriannuelle de l’énergie votée par Macron en 2020, lancer un grand programme pour relancer notre politique énergétique, en s’appuyant notamment sur le nucléaire et en tenant compte du pouvoir d’achat.

Est-ce que vous avez une mesure pour réduire les effets de l’inflation, notamment la hausse des prix de l’énergie ?

Aujourd’hui, il faut prendre des mesures de plafonnement pour le prix de l’énergie pour les particuliers. Quand on a voulu augmenter le prix de l’énergie, on a créé les gilets jaunes. Il faut prendre en compte les capacités de chacun à payer. Les classes moyennes ne doivent pas être négligées. Il faut accompagner et pas culpabiliser les Lyonnais sur la situation dans laquelle on les a mis.

L’attractivité des Quartiers Politique de la Ville ne s’est pas beaucoup améliorée en 10 ans. Que proposez-vous pour plus d’efficacité ?

On fait ce constat : la politique de la ville qui est d’investir des milliards dans du béton, ça a ses limites. Les priorités qu’on a, c’est de stopper toutes ces formes de communautarisme, de mettre des limites, que les gens qui habitent là aiment la France et qu’on ait un aménagement du territoire qui soit différent. La tranquillité ne s’achète pas en faisant de l’investissement dans le bâtiment, il y a un travail sur l’éducation à faire aussi.

Concernant l’insertion des jeunes dans le marché de l’emploi, que proposez-vous ?

On a vu les limites du collège unique, la dévalorisation des emplois manuels que cela a engendré. On croit que chaque personne doit construire son parcours. On peut valoriser autant les savoirs manuels que les savoirs intellectuels. On croit beaucoup en l’apprentissage, mais aujourd’hui, il y a besoin d’aller encore plus loin. Nous croyons en la réindustrialisation du pays, et donc on doit former les gens pour ça. On a besoin d’offrir une place à tous les jeunes pour qu’ils puissent trouver un emploi près de chez eux.

Seriez-vous favorable à un RSA jeune ?

Je ne suis pas favorable à un RSA jeune qui serait appliqué à tout le monde. Il ne faut pas que l’argent soit un frein pour faire ses études, mais développer un revenu jeune, c’est ouvrir une certaine boîte de pandore. On croit beaucoup au mérite, mais il faut quand même qu’on fasse en sorte de gommer certaines inégalités.

Même si Reconquête ! obtient un nombre d’élus insuffisants pour former un groupe parlementaire, il s’agit pour eux de continuer à ancrer les idées du parti dans le paysage politique et de « préparer la suite », notamment « travailler avec l’ensemble de la droite pour s’unir ».

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Interview : Aurore Ployer, retranscription et rédaction : Loris Castaing



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