À l’approche de l’élection présidentielle 2022, le Lyon Bondy Blog a décidé d’aller à la rencontre de jeunes militants des différents partis politiques. Pour notre neuvième portrait, nous avons interrogé Marine Floquet, jeune militante d’Europe Ecologie Les Verts.
Marine Floquet, 20 ans, a reçu le Lyon Bondy Blog dans les locaux d’Europe Ecologie Les Verts (EELV). Etudiante en sciences politique à Lyon 2, Marine Floquet s’est engagé auprès d’EELV en novembre 2021. « Je suis rentrée dans le parti en novembre, mais avant ça j’étais déjà engagé mais sans donner d’angle politique ». La jeune militante a été, dès le lycée, très sensible à la condition animale et au réchauffement climatique. « Je ne voulais plus acheter dans les grandes enseignes qui polluaient énormément », livre Marine Floquet. Ses revendications personnelles ont pris un angle politique dès son arrivée en études de sciences politiques, à Lyon.
« Le parti EELV correspond à mes valeurs »
La jeune militante s’est pris d’affection pour la science politique, « c’est dans la politique qu’il y a des choses qui me tiennent à cœur. C’est là où je peux donner un sens à mon existence, en ayant l’espoir de pouvoir changer les choses ». Marine Floquet s’est engagée dans un parti pour connaître son fonctionnement intérieur. « Sur un coup de tête, un soir je me suis inscrit, chez EELV car le parti colle pas mal à mes valeurs », commente-t-elle. Des thématiques lui tiennent à cœur tels que, le réchauffement climatique, la condition animale et « au fur et à mesure d’être dans le parti j’ai appris plein d’autres choses et ça m’a conforté dans mes idées ». Cependant, Marine Floquet reste neutre sur certains points de la campagne comme le droit de vote à 16 ans. « On a le droit de travailler à 16 ans alors pourquoi ne pas avoir le droit de voter à 16 ans ? Je trouve ça injuste de dire : “aller travailler par contre vous ne donnez pas votre avis sur vos conditions de travail“. En même temps, je me dis qu’à 16 ans je n’étais pas du tout politisée, alors que je le suis énormément aujourd’hui. Je comprends pourquoi le mettre à 16 ans mais c’est un peu tôt », explique la jeune femme engagée.
En tant que militante, Marine Floquet colle des affiches dans la rue, une activité qu’elle aime profondément. « Quand je colle, les gens viennent souvent nous poser des questions et j’adore discuter avec les personnes, ce sont de bons moments ». Elle devra également bientôt tracter, une action qui l’effraie car « c’est me montrer devant tout le monde ».
« Les présidentielles contribuent à faire le culte d’une personne »
Marine Floquet est l’une des plus jeunes militantes du parti. Ses camarades militants l’invitent également à intégrer le groupe Jeunes & Jadot. Mais l’étudiante en sciences politiques refuse : « Je n’ai pas trop le temps et je n’ai pas envie de personnaliser mon engagement politique autour d’une personne. D’un avis strictement personnel, je trouve ça dommage de se mettre derrière une personne au lieu d’un parti ». Selon l’étudiante, « les présidentielles contribuent vraiment à centraliser le président et à faire le culte d’une personne ».
La jeune femme a du mal à allier ses études à son militantisme. Elle était plus « assidue en début d’année », mais fait néanmoins de ses études une priorité. La militante semble déjà déçue du monde politique. « Le monde de la politique, ce n’est que des rapports de force. Aujourd’hui je trouve que c’est un monde malsain, qui est corrompu de haut en bas par les personnes qui possèdent de l’argent », s’insurge-t-elle. Marine Floquet ne sait pas encore si son avenir professionnel se trouve dans la politique : « je verrais un peu où le vent me mène. Travailler dans la politique ce n’est pas vraiment un métier qui s’apprend durant ses études mais plus quelque chose qui s’apprend sur le tas ».
En tant que jeune femme de 20 ans, ses revendications portent aussi sur la condition étudiante actuelle. « Ce n’est pas normal, qu’à la fin du mois, la moitié des étudiants se retrouvent sans pouvoir payer les courses. Ça ne donne pas du tout envie de faire des études ». Elle souhaite également la justice sociale, la revalorisation des diplômes professionnels, améliorer la condition animale, avancer sur « tout ce qui est violence conjugale et bien sûr, tout ce qui est autour du réchauffement climatique, car on en parle mais il ne se passe rien », ajoute-t-elle.
Le vote des jeunes, un public à convaincre
Marine Floquet est entourée de camarades politisés au quotidien, grâce à ses études. Mais tous les jeunes de se sentent pas forcément concernés par les présidentielles. Le taux d’abstention chez les jeunes, de 18 à 24 ans, représenterait 87 % au premier tour des présidentielles de 2022. « Je pense que c’est dû à cette crise de la représentativité, où en fait, personne ne parle vraiment aux jeunes, on ne nous parle pas comme on a envie d’être entendu. J’ai l’impression qu’on est juste un vote à conquérir. Alors que ce n’est pas seulement un vote à conquérir : il faut nous convaincre et nous proposer de vraies choses », clame-t-elle.
Pour Marine Floquet, être militante c’est défendre ses avis, travailler sur ses valeurs. « C’est un rôle à avoir dans la société ».
« Ce que j’attends de ces présidentielles, c’est de faire vraiment entendre une voix écologiste. Faire entendre que ce n’est pas juste mettre des éoliennes, enlever les voitures et faire monter le prix de l’essence. Je veux que les gens comprennent que ce n’est pas seulement ça, c’est plein d’idées derrière. Il y a un vrai projet de société, de vivre-ensemble, d’avancer et de progresser », conclut Marine Floquet.
Carmen Buecher