« C’est un monde de passionné »

Tandis que le confinement devient de plus en plus pénible, Mounika, vient adoucir notre esprit avec la sortie de son nouvel album. Passionné, cet artiste originaire de Poitiers nous livre les dessous de l’album « I need space » qui sors le 12 juin à travers ses débuts dans la musique, son quotidien, ses angoisses, et ses inspirations.

 Pouvez-vous nous raconter votre parcours musical ?

Je ne sais pas si on peut dire que ça m’a formé à la musique, mais tout a commencé avec ma famille, avec mes parents et mes deux sœurs (que j’aime très fort), la musique occupait une place très importante à la maison. Pas une journée passait sans que la musique soit présente, et en dehors grâce au lecteur cd et mp3 par la suite. Mon père c’est un peu le premier dj que j’ai connu, à travers les sélections de ces chansons préférées.

J’ai essayé un temps les cours de batterie début collège mais j’ai vite arrêté. Ensuite j’ai essayé le piano dans une salle de musique disponible au lycée, avant de m’en procurer un pour m’entraîner chez moi. Je regardais des vidéos sur internet de morceaux que j’aimais, pour les reproduire. Fin lycée j’ai monté un petit groupe avec deux de mes meilleurs amis, et c’est après le lycée que j’ai découvert la musique assistée par ordinateur, avec Fruity Loops, et je n’ai pas lâché depuis. La première track que j’ai faite est toujours en ligne sur un Sound cloud, c’était il y a 7 ans.

Vous avez acquis une notoriété puisque vous êtes présents depuis maintenant quelques années sur différentes plateformes, comment se déroule votre quotidien ? Êtes-vous toujours sur Poitiers ?

Mon quotidien est assez simple, café le matin avant de m’enfermer chez moi parfois pendant des jours. Je préfère être seul quand je produis, et essentiellement la nuit.J’ai vécu un moment à Poitiers ! J’ai ensuite emménagé à Orléans, et désormais je suis à Tours. Je transite sur l’A10.

Votre Album sort le 12 juin, comment vous sentez vous ? Depuis combien de temps préparez-vous cet album ? 

Je suis de nature plutôt anxieux, du coup stressé je dirais, mais pas exclusivement pour la sortie, je pense que le confinement et l’ambiance générale joue un rôle aussi là-dedans.

Je travaille ce projet depuis un moment, j’ai décidé d’arrêter le sample il y a 1 ans et demi-environs. Je n’ai pas de connaissance théorique de musique et de composition du coup j’ai dû apprendre les bases, le piano, la guitare, le chant… ça m’a pris du temps, et en fin de compte une chanson comme « Tender love » à était faite il y a deux ans, et d’autre il y a quelques mois.

Auparavant vous vous êtes inspirés du cinéma et de différents artistes pour réaliser vos projets. Quels ont été vos inspirations pour faire cet album ? Il y a-t-il de nouveaux films, de nouveaux artistes ou d’autres éléments qui vous ont permis d’aboutir à cet album ? 

Comme pour tous mes anciens projets, les musiques que j’ai écoutées tout comme les films que j’ai vus m’ont largement influencé, parfois c’est une musique qui te met dans une ambiance toute une soirée ou bien même un film qui t’as suffisamment captivé pour y penser des semaines. Je ne pourrais en citer que quelques-uns, il y en a eu tellement depuis.

Les 9 titres présents dans ce nouvel album donnent l’impression d’être hors du temps, d’être en voyage. On a l’impression que « Tender Love x Ocie Elliott » est une musique de film. Est-ce que c’est voulu ?

J’ai toujours rêvé faire des musiques de film. Mais ce n’est pas quelque chose que j’ai voulu spécialement pour ce projet, ma priorité était surtout que ce soit cohérent. Avant de sortir un album je passe toujours beaucoup de temps à écouter les musiques présélectionnées, pour ensuite n’en garder que quelques-unes. Je préfère largement garder des titres que je considère moins fort pour que le projet global soit unis.

Quel est votre ressentie sur les musiques de cet album ? Avez-vous des anecdotes à nous partager ? Des souvenirs qui vous ont donné envie de créer une musique ? 

Je me rappelle pour l’intro du projet, avant de faire le piano, j’avais écouté l’album de Chilly Gonzales « Piano Solo III », j’espère qu’un jour j’aurais la chance de le rencontrer, ça a été une source d’influence de sample avant d’être une source d’influence de composition.

En première impression je n’étais pas convaincu de laisser le titre « Tender love », le titre aurait eu deux ans et c’est compliqué pour tout musicien de sortir une track aussi longtemps après. Mais j’ai été assez surpris de pouvoirtoujours la « supporter », là ou d’autres productions me paraissent inécoutable au bout de deux jours. C’est la track la plus positive du projet, et Ocie Elliott est l’un des couples d’artistes le plus culte du monde honnêtement.

Combien de temps mettez-vous pour faire une musique ? 

Pour faire une musique cela me prend plus ou moins de temps. La structure de la musique peut se faire en une journée environs, mais le plus long reste l’habillage, toute ces petites choses qui rajoutent quelques choses aux chansons. Tu rajoutes des bruits de feuilles qui craques que t’as enregistré la veille en expédition avec ton zoom, pour finalement les enlever, puis les remettre, puis les enlever. Jusqu’à ce que tu sois satisfait. Tout comme ce que j’appelle le « syndrome de la snare », de retravailler la même snare des heures d’affiler pour à la fin recommencer depuis le début, je dois avoir une banque de snare qui fait bien 50Go, mais il manquera toujours la snare qui sonne parfaitement dans tes oreilles !

Quels sont vos futurs objectifs en termes de carrière et pour vos prochaines créations musicales ? Qu’aspirez-vous à faire plus tard ? 

Maintenant que ce projet est fini, je me concentre sur le prochain Album. Il y en aura toujours un autre qui arrivera, peu importe le temps qu’il faudra. Plus tard j’espère que je pourrais toujours vivre de la musique, mais si ce n’est pas le cas ce ne sera vraiment pas grave, je travaillerais la journée et ferais de la musique le soir. Faire du son ce n’est pas vraiment un métier ou tu envisage de dominer le monde ou un autre truc du genre, t’espères surtout pouvoir continuer, et je ne vois vraiment pas ce qui pourrait m’en empêcher.

Faites-vous parties d’une maison de disque qui produit votre album ?  Est-ce que vous envisagez de faire des productions pour des rappeurs ou d’autres artistes ?

J’ai monté un label avec ma manageuse, Marie, avec nos deux prénoms ça a donné MaJu Records, on coproduit aussi avec les copains d’IOT records de Marseille, et on bosse pas mal avec la maison d’édition Peer Music. C’est l’un des grands avantages de la musique, c’est un monde de passionné, on fait ça parce qu’on aime le faire, et tu rencontres des personnes superbes que tu n’aurais jamais pu rencontrer en dehors de ce milieu.

Je suis plutôt solitaire, je privilégie le travail tout seul, mais je compte bien m’ouvrir de plus en plus pour pouvoir travailler avec d’autres artistes. D’ailleurs, si un Devendra Banhart lit ces lignes, qu’il n’hésite pas à envoyer un message. Il m’a apporté beaucoup de choses dans la musique.

 

Pochette de l’album « I need space ».

 

 

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