Municipales 2014 : « Nous sommes en tête de toutes les villes de l’agglomération » : Interview de Jean-Paul Bret

1DSC07473L’introduction de la métropole affecte-elle le budget de la ville ?

La métropole ne change rien. Au moment où ça passe, la commune garde ses compétences et n’est pas affectée. Ca va changer dans le futur. Prenons l’exemple du domaine social. Le département va transférer dès le 1er janvier 2015 ses compétences sociales, et la façon de les exercer, à la métropole. Schématiquement, en face, que peut faire la métropole ? Soit elle remplace le Conseil Général et les maisons du Rhône, soit ces maisons du Rhône deviennent des maisons de la métropole et ça ne change pas grand chose. Soit, au contraire, on se saisit de ce transfert pour rentrer avec les communes dans une synergie, une plus value. Une grande commune comme Villeurbanne exerce des compétences sociales. Nous les exerçons en parallèle, ou avec le Conseil Général. Cela ne se passe pas toujours très bien car en milieu urbain, le Conseil Général avait des pratiques pas toujours en adéquation avec les communes. Un exemple : en politique gérontologique – en direction des personnes âgées – on a été assez exemplaires à Villeurbanne sur des dispositifs accueil des aidants/aidés pour Alzheimer. On a mis en place une politique gérontologique qui a souvent été distinguée en terme d’exemplarité. On a eu de la peine à faire coïncider les choses avec le Conseil Général, qui a aussi des compétences gérontologiques.

Si le passage de la politique sociale du Conseil Général à la métropole est l’occasion de contractualiser entre la ville et demain la métropole, on sera dans quelque chose de positif car on sera meilleur de cette façon.

Avec les mêmes moyens, on peut avoir plus ou moins d’efficacité. Nous sommes dans une période où les finances publiques ne vont pas être en expansion. Donc, un des objectifs c’est de faire mieux avec des moyens identiques. Il y a des marges là-dessus. On ne peut pas réclamer plus de moyens sans arrêt car c’est illusoire. Ceux qui le disent sont ceux qui ne le feront pas ou qui n’auront pas l’occasion de le faire. La solution n’est pas toujours le plus. Par exemple, à Villeurbanne, dans le domaine social on a fait une analyse des besoins sociaux, tous les acteurs ont été concernés (ce n’est pas une étude confiée à un cabinet, c’est un vrai travail collectif) et on constate que nous sommes amenés à faire de la « réparation » comme de l’aide alimentaire avec le Centre communal d’action social, qui est l’outil de la précarité pour répondre à des demandes d’action sociale. Si nous faisons de la prévention en amont cela ne coûterait pas forcément plus cher et ça limiterait la « réparation » car on l’aurait évité. Concernant les aides sur les expulsions locatives, par exemple, on voit bien que si les gens sont prévenus avant, que les structures se mettent en réseaux, on peut prévenir ces expulsions même s’il est très difficile de les empêcher totalement. Cela permet de limiter l’entrée dans une précarité.

Si demain nous travaillons avec la métropole sur ce plan là, je pense qu’on peut faire mieux qu’aujourd’hui.

En termes de politique fiscale, voulez-vous augmenter les impôts ? Les baisser ? Ou garder le même taux que celui actuel ?

À Villeurbanne, on croule sous les palmarès qui nous classent comme la ville la mieux gérée de France. J’étais à une manifestation organisée au club de la presse par Tribune de Lyon où nous sommes encore en tète du classement de toutes les villes de l’agglomération. On l’a été par l’hebdomadaire le Point dès le mois de juin dans des classements faits par d’autres organismes. Sur le journal Les Echos également. Tous les classements montrent que notre gestion est reconnue. On en est fiers même si je relativise toujours les classements. Mais en même temps quand il y en a cinq ou six qui disent la même chose, ça a un sens. Dans ces palmarès de gestion, la fiscalité compte. ainsi que la dette : nous sommes une des seules grandes villes où la dette est égale à zéro (23 euros par habitants). C’est ridiculement bas.Lyon est largement au-dessus avec 400 euros de dette par habitants. Nos capacités d’investissements ont été préservées : notre budget d’investissement a doublé entre ce mandat là et le mandat précédent. J’en suis responsable. La fiscalité est maitrisée. Dans les classements des villes de plus de 100 000 habitants, sur la taxe d’habitation et la taxe foncière, nous sommes toujours classés dans les villes les moins chères.

En moyenne, les impôts de Villeurbanne s’élèvent à 540 euros.

Oui mais il faut savoir si ce montant est évalué par habitant ou par foyer fiscal, ce qui change un peu les choses. Il faut avoir une bonne méthodologie comparative et non pas les chiffres tout seuls sinon on peut tout raconter. Mais globalement, même nos adversaires n’arrivent pas à nous prendre en défaut sur ce problème de la gestion de la ville. Leur discours est : « s’ils ont une bonne gestion c’est qu’ils ne font rien », ce qui est ridicule.

La rédaction

Crée en 2008, la rédaction du Lyon Bondy Blog s'applique à proposer une information locale différente et complémentaire des médias traditionnels.

Voir tous les articles de La rédaction →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *