Municipales 2014 : « Nous sommes en tête de toutes les villes de l’agglomération » : Interview de Jean-Paul Bret

5DSC07483Une des préoccupations des Villeurbannais est la politique de la petite enfance, et notamment le manque de places en crèches. Que préconisez-vous pour améliorer l’accueil dans les crèches ?

Il ne faut pas être dans une vision catastrophique. Les adversaires politiques disent toujours : il faut plus de places dans les crèches. Évidement, des demandes ne sont pas satisfaites. Mais on trouve ça dans beaucoup de secteurs de l’action publique. À Villeurbanne l’effort est important. Quand on est dans l’opposition, on dit qu’il en faudrait plus. Les mêmes peuvent d’ailleurs dire qu’il faut diminuer le nombre de fonctionnaires. S’il y a un secteur qui est consommateur humainement de personnes, en terme d’encadrement, ce sont bien les crèches et les établissements de petite enfance. Il faut donc avancer raisonnablement. Villeurbanne est une ville qui a connu une hausse démographique. Il faut pouvoir l’accompagner. Il faut aussi voir qu’aujourd’hui la réponse pour l’accueil de la petite enfance n’est pas uniquement par les équipements de type crèche. Nous avons à Villeurbanne, depuis de nombreuses années, beaucoup développé les relais d’assistantes maternelles. C’est une formule un peu intermédiaire. Les assistantes maternelles sont en rapport direct avec leurs employeurs : les parents. Mais en même temps, en créant des relais assistantes maternelles, nous avons un peu socialisé cette chose là. Cela permet à des assistantes maternelles de se regrouper pendant le temps de travail. Donc elles ne sont pas isolées dans leur appartement pour garder les enfants. Il y a donc des relais, de la formation dispensée en commun, des échanges avec des professionnels de la petite enfance. C’est une réponse qui est aussi intéressante parce que tout le monde ne veut pas aller en crèche. Vous avez beaucoup d’enfants, qu’on oublie un peu, qui sont encore gardés dans la famille. Parce qu’il y a une grand-mère, une tante ou une mère qui ne travaille pas. Donc dire : des crèches des chèches des crèches ! D’une part, économiquement, il en manquera toujours. La collectivité c’est aussi l’équité. Il y a 15 à 20% des enfants qui sont gardes en crèches. Si vous faites un effort énorme, très lourd financièrement, vous passez à 20/25%, ça demande du temps. Et les autres ? Il faut aussi équilibrer les politiques. Nous sommes dans une période d’essor démographique, il ne faut pas se lancer à corps perdu sans réfléchir à ça. Mais en même temps il faut continuer l’effort que nous avons fait.

Que pensez-vous de la remise en question de la semaine de quatre jours ? Qu’est-ce qui est prévu à Villeurbanne à la rentrée prochaine ?

Plutôt que la remise en question de la semaine de quatre jours, je dirais le passage aux quatre jours et demi. Ce qui est la même chose mais dite de manière plus positive. C’est ce qu’on appelle la prise en compte des rythmes de l’enfant. Il est prévu qu’à la rentrée 2014, la ville, comme toutes les villes dans la République française, vont appliquer la loi. Donc, ce sera la semaine de quatre jours et demi. C’est la réponse formelle. Tout l’enjeu pour une collectivité – nous le faisons déjà depuis que la reforme est engagée – c’est d’être en situation, en septembre 2014, d’avoir une belle application de cette reforme et de faire en sorte qu’elle apporte une vraie plus value par rapport à l’enseignement. Cela sera effectif sur le plan des rythmes de l’enfant puisqu’on aura cette demi journée du mercredi matin et on n’aura pas la coupure d’auparavant. Je crois que l’avis des gens qui travaillent sur le rythme scolaire est fait et fondé depuis longtemps. Il est difficile à remettre en question même si on a des avis à la marge un peu différents.

L’enjeu pour une collectivité locale comme Villeurbanne est de faire en sorte que pendant le temps périscolaire (de 15h45 à 18h), ceux qui le voudront, pourront rester à l’école ou dans des équipements proche et dans lesquels on va développer le périscolaire. Ce périscolaire est un effort financier assez important. Il faut recruter. Il faut du personnel qualifié, compètent, organisateur des activités. Et c’est tout l’enjeu pour la collectivité. C’est une vraie révolution Copernicienne du périscolaire. Les villes en sont maintenant responsables. Le niveau globale, si on met les moyens – ce qui est le cas à Villeurbanne – va être transformé, amélioré, tiré vers le haut.

Cela sera gratuit pour les parents d’élèves ?

Oui pour la première séquence périscolaire, de 15h45 à 16h30. On va se retrouver avec l’ancienne heure de sortie de l’école. En revanche les activités seront payantes jusqu’à 18h. On va être en ALAE (Accueils de loisirs associés à l’école). Ce qui entraine une participation de la caisse d’allocation familiales qui subordonne son aide à une participation financière. Comme les équipements de petite enfance, d’ailleurs, ou les centres sociaux aujourd’hui. Il faut avoir en même temps une idée de ce que ça représente. Les tarifs les plus bas, ce seront le quotient familial. En terme d’équité ça compte. Le tarif le plus bas sera aligné sur ce que les enfants payent à travers la cotisation USEP (une association issue de l’éducation nationale et du monde éducatif). La cotisation est aujourd’hui de 50 euros par an. Soit le tarif le plus bas. Divisé par le nombre de jours où il y aura des activités périscolaires et vous arrivez à une participation de dix centimes d’euros par jour. Quand les enfants, dans le système actuel, fréquentent les centres sociaux le mercredi matin, une contribution est demandée aux familles.

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